Thèse soutenue

Grandir et vivre à Orocovis. Une anthropologie politique des mondes ruraux contemporains à Porto-Rico

FR  |  
EN  |  
ES
Auteur / Autrice : Giselle Marie Aviles Maldonado
Direction : Michel NaepelsFernando Picó
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et historique
Date : Soutenance le 17/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : James Cohen
Examinateurs / Examinatrices : James Cohen, Silvia Alvarez Curbelo, Hélène Brétin, Ismael García-Colón

Résumé

FR  |  
EN  |  
ES

Cette thèse vise à décrire les transformations en matière de discours et de pratiques sociales survenues dans le cadre d’une reformulation de la situation coloniale de l’île vis-à-vis des États-Unis. L’ethnographie au cœur de ce travail, fut réalisée dans la municipalité rurale d’Orocovis. Elle offre un regard nouveau sur les expériences quotidiennes de la vulnérabilité rurale, produites par les changements politiques et économiques survenus au cours du XXe siècle avec le statut du Commonwealth, la réforme agraire et l'industrialisation. Pour saisir au mieux cette situation actuelle, un dialogue est établi entre les données ethnographiques et les archives policières et journalistiques. En mobilisant notamment la perspective de la gouvernance de Michel Foucault, Orocovis s’offre à nous comme un exemple paradigmatique de la présence de l’État dans le quotidien et le corps des individus – un État présent par son absence. L’usage de drogue, l’expérience de la violence, la dépression et le suicide sont alors des sujets récurrents dans les discours et les échanges quotidiens. C’est pourquoi, dans un second temps, nous appréhendons cette intériorisation du politique au travers du fonctionnement d’une institution publique de santé mentale dont la principale solution apportée aux patients est celle de la médication de la souffrance. Enfin, cette ethnographie nous fait découvrir l’envers d’une autre institution – cette fois-ci privée : une « communauté thérapeutique » (modèle de la ‘‘réhabilitation sociale’’ issu des États-Unis). En prenant comme fer de lance une ethnographie du parcours de vie, ou de mort, à Orocovis, nous découvrons comment l’État gouverne nos corps.