Thèse soutenue

Wagner et le sublime
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Auteur / Autrice : Christian Bourrand
Direction : Baldine Saint Girons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 14/09/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Henry Frangne
Examinateurs / Examinatrices : Baldine Saint Girons, Pierre-Henry Frangne, Jean-François Candoni, Giovanni Lombardo
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Candoni, Giovanni Lombardo

Mots clés

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Résumé

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Peu d’artistes évoquent autant le sublime que Wagner, lequel, selon Nietzsche ne pouvait « respirer librement que dans le sublime et le supra-sublime ». Pourtant, le sublime wagnérien reste finalement peu analysé, sauf à travers quelques exemples précis.Nous avons donc tenté d’interroger l’ensemble des œuvres lyriques et certains écrits esthétiques de Wagner, pour les confronter à la tradition du sublime et à la philosophie qui s’en réclame. La tradition du sublime nous a donné de précieux éclairages sur la musique et l’action dramatique à partir du sublime poétique chez Longin, du sublime de l’obscur chez Burke, du sublime mathématique et du sublime dynamique de Kant, du sublime pathétique chez Schiller… Toutefois, de simples catégories ne suffisent pas à rendre compte de certains modes opératoires du sublime wagnérien. Il faut moins chercher d’autres clefs que se référer à une conception du sublime vraiment principielle et ouverte.De ce point de vue, le sublime n’est pas seulement une catégorie, une manière de parler et de classer : c’est un principe à la fois originaire, impératif et fondateur, comme l’a montré Baldine Saint Girons. Et toute la difficulté est de comprendre les articulations possibles entre un sublime pensé à partir de ses véhicules privilégiés (grandeur, laideur, obscurité, simplicité), un sublime analysé à partir de ses effets généraux (enthousiasme, étonnement, respect), et un sublime conçu comme principe, introduisant donc à la question des enjeux.Le problème tient au fait que le sublime est principe de lui-même en même temps que de l’expérience qui le découvre. Notre objet est donc de repérer les signifiants privilégiés de l’expérience du sublime, au moment où lui-même comme principe tend à se dérober.Nous essayons de montrer les seuils que franchit le sublime wagnérien et son élan vers un sublime cosmique. La « mélodie infinie » de Wagner perce néanmoins obliquement, comme, par exemple, dans le « thème du regard » de Tristan. Il ne s’agit justement plus de simples « thèmes » au sens classique, car leur « dire » - comme celui de Levinas - ne se réduit jamais en un dit « thématisable », mais poursuit son élan, telle la vrille du sublime.