Thèse soutenue

Haute police, surveillance politique et contrôle social sous le Consulat et le Premier Empire (1799-1814)

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Auteur / Autrice : Jeanne-Laure Le Quang
Direction : Pierre Serna
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 27/11/2018
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches d'histoire moderne (Paris) (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Jacques-Olivier Boudon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Serna, Xavier Rousseaux, Natalie Petiteau
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Denys, Aurélien Lignereux

Résumé

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Au-delà des fantasmes persistants qui entourent la police napoléonienne et son ministre Fouché, aucune étude d'ensemble n'avait encore été consacrée à la «haute police» entre 1799 et 1814. La période du Consulat et de l'Empire est capitale. Elle voit en effet la naissance d'une «haute police», qui ne constitue pas une entité policière spécifique, mais une mission : assurer la survie de l'État et de son chef, par la mise à l'écart des individus perçus comme dangereux. Les «mesures de haute police» prennent une triple forme : surveillance préventive, détention sans jugement, et envoi en «surveillance spéciale» (résidence surveillée). Les discours des autorités justifient l'existence de ces mesures extrajudiciaires et extralégales par la mise en scène d'une menace présentée comme exceptionnelle, et par la nécessité de rassurer, stabiliser et unifier. La «haute police» prend alors une place centrale dans le processus de contrôle de l'esprit public et de renforcement du pouvoir. Napoléon occupe ainsi un rôle croissant dans le contrôle et l'orientation d'une action policière tout entière tournée vers la sauvegarde de sa propre personne. L'élaboration policière de critères de dangerosité en partie nouveaux, imbriquant contrôle politique et contrôle social, permet de construire une surveillance à l'intention panoptique. Cette recherche croise histoire des représentations et histoire «par le bas», au plus près du terrain. Elle remet en cause la vision verticale d'un régime policier, puisque la surveillance préventive s'appuie aussi sur une participation populaire, et que, d'autre part, son efficacité peut être nuancée, à l'échelle de l'Empire.