Thèse soutenue

Une route nouvelle et inattendu vers n-butènes de bio-isobutanol

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Auteur / Autrice : Stijn Van daele
Direction : Jean-Pierre GilsonArnaud Travert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 08/06/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale normande de chimie (Caen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire catalyse et spectrochimie (Caen ; 1996-....)
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Andrei Khodakov
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Gilson, Arnaud Travert, Andrei Khodakov, Benoît Louis, Michel Dusselier, Tiziana Amaroli, Sylvie Maury, Delphine Minoux
Rapporteur / Rapporteuse : Andrei Khodakov, Benoît Louis

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Une pénurie de C4 s'est produite au cours des dernières années en partie à cause de la révolution naissante du gaz de schiste. Le faible coût et la grande abondance de cette source d'énergie nouvellement découverte sont rapidement devenues un facteur de changement pour l'industrie chimique. Bien que la concurrence avec cette source d'énergie non renouvelable ne soit pas une tâche facile, ses lacunes, telles qu'une production minimale en C3 et en C4, créent de nouvelles opportunités pour les molécules biosourcées. Dans ce travail, nous rapportons la conversion nouvellement découverte du (bio) isobutanol en n-butènes sur un catalyseur zéolitique. Ce catalyseur conduit à un rendement exceptionnel en butènes linéaires, ce qui est paradoxal car la FER est un catalyseur bien connu pour l'isomérisation squelettale des butènes. Bien que la recherche sur le dernier ait débuté il y a 30 ans, aucune conclusion définitive n'a encore été faite sur le mécanisme dominant : une réaction de monomoléculaire ou un mécanisme de ''carbon pool''. Acquérir des connaissances plus approfondies sur ce sujet est alors nécessaire pour expliquer la sélectivité inattendue en n-butène de cette réaction.Un criblage de catalyseurs a confirmé la sélectivité supérieure de FER pour les n-butènes (81%). Ceci est une augmentation significative par rapport aux catalyseurs de déshydratation couramment utilisés, alumine  (1%) et MFI (23%). Comme la sélectivité en n-butène pour les deux zéolites est significativement plus élevée que pour l’alumine un premier indice est que l'environnement confiné et cristallin de la porosité de la zéolite est crucial pour la sélectivité du n-butène. Cependant nous avons démontré que l'isobutanol est incapable d'accéder aux micropores de la structure FER; sa déshydratation doit donc se produire sur la surface externe de la zéolithe, en particulier sur ses sites acides de Brønsted.Nous avons déterminé l'identité du site actif responsable de l'isomérisation. En raison des similitudes avec la réaction d'isomérisation squelettale de du butène 1 à l'isobutène, un mécanisme de ''carbon pool'' a dû être envisagé. Cependant, aucun lien n'a été trouvé entre ces espèces et l’évolution de la sélectivité du n-butène, ne permettant pas de conclure quant à la participation de ces espèces carbonées comme sites actifs d'isomérisation. Par la suite, nous avons cherché à déterminer si les n-butènes sont formés directement ou via un mécanisme de type râteau dans lequel l'isobutène serait un intermédiaire. Nous avons établi que les constantes de vitesse pour l'isomérisation individuelle des butènes sont très inférieures à la constante de vitesse globale, excluant ainsi le mécanisme de type râteau. Par conséquent, le site actif d'isomérisation doit être identique ou situé à proximité du site actif de déshydratation pour éviter la désorption des espèces intermédiaires de surface sous forme d’isobutène. Nous avons ensuite démontré la nécessité d'une densité minimale d'acidité de Brønsted externe pour une sélectivité élevée en n-butène, également valable pour différentes zéolites, (10 MR ZSM-5 et ZSM-22 et 8 MR Erionite). Ces résultats nous ont ainsi amener à conclure que la sélectivité exceptionnelle des zéolithes de type FER en n-butène est le résultat de leur forte densité de sites acide de Brønsted externes. Cependant, une trop forte densité a un effet indésirable en terme de désactivation.L’ensemble de ces résultats nous permet de conclure que le catalyseur idéal doit présenter une densité de site d'acide de Brønsted externe très spécifique, suffisamment importante pour produire une sélectivité élevée en n-butène tout en évitant une désactivation excessive. Alors que les sites acides de Brønsted internes ne semblent pas jouer le rôle de site actifs pour la transformation de l'isobutanol en butènes linéaires, il n’est pas exclus qu’elle ait un impact sur le taux de formation des espèces carbonées.