Ecomorphisme(s), vers une culture du vivant : formes et évolution d'une symbolique de l'écologie dans l'art contemporain - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2018

Ecomorphism(s), towards a culture of living : Forms and evolution of a symbolic ecology in contemporary art

Ecomorphisme(s), vers une culture du vivant : formes et évolution d'une symbolique de l'écologie dans l'art contemporain

Résumé

Ecomorphism—from oikos as habitat and morphé as form—is the result of a species’ adaptation to its environment. Applied to the recurrence of artistic works, scenographies and exhibition narratives, ecomorphism is this process of adaptation that pushes our perceptions and ecological consciousness towards a culture of the living. How do artists manage to create over time a unique long term relationship with the living world? Beyond a panorama of forms of nature in crisis, artists create singular point of views and links in symbiosis with the living world. From the point of view of trees and clouds, symbolic observation posts of our environment—more than 90 experienced exhibitions in situ—we have analysed the complex relationships between artistic creation, aesthetic effects experienced in situ, installation scenographies, exhibition narratives and ecological awareness. Let us follow the path of ecomorphism that leads through a silent (r)evolution like an artistic invasion of wild nature forms in a museum and as many opportunities of transformative encounters with the living world.Contemporary forms of nature, (eco)morphogenealogyOur first corpus of forms was revealed to 70% European—174 international artists—according to a classification of 800 works related to the principles of ecology disseminated—and legitimised—in museums in France from 2012 to 2016. A second corpus is extracted on the symbolism of trees, the most common statistical figure, then clouds, object-symbol emerging in the 21st century. An aesthetic of complexity confirms the need to order its forms. Thus, our creation of (eco)morphogenealogy into five main branches is related to the movements in the history of art and ecology from 1916. We have classified the branches—and filiations—in order of importance: 1. ecological biomorphism (intra-muros sculptures); 2. environmental art in the external environment; 3. technological ecosystem art in mimèsis of natural and artificial environments; 4. arte povera and recycling art; 5. bioart related to genetics and hybridization of the living. From trees at city museum, symbolic “perches”The uniqueness of the “perch” museum lies in its ability to preserve the manifest beauty of nature in the city. Avatar of the human world of the city, the museum cultivates symbolic forests. The forms of nature in crisis are a symbolic visible signal of ecological awareness and culture of the living in a museum. Retrospectively, the singularity and effectiveness of works and exhibitions result from a process of creation-observation of in vivo ecosystem and an ability to restore links with living beings. We define these fertile pathways of passage as artistic (eco)poetic ecology cultivated both in objects and in the litterature of museums. We suggest that museums and their exhibitions have become contemporary “perches”. As a call of symbolic wild to live in relation with the living, the perch-museum is an essential observatory on evolution of our society. Above the clouds of crisis, ecomorphism theory and prospective analysisThe ambiguity of the cloud, object-symbol, resides as much in the announcement of the danger it prevents, as in the one it may cause. The cloud serves as a theoretical driver for Aristotle, Descartes, Howard or Damisch. Our analyses show a human in search of a renewal of positioning in relation to nature. The place of human beings is no longer above nature but in the middle of the livings, via a common symbolic DNA. Forms with unique and over-realistic ecopoetics reveal another reality that we no longer perceive. In the end, ecomorphism acts as the consciousness of a genetic heritage where natural and artificial forms mingle. Is it time to reconsider these forms as a cultural challenge of living evolution?
L’écomorphisme — oikos/habitat et morphé/forme — est le résultat d’une adaptation d’une espèce vivante suivant son environnement. Appliqué à l’art, récurrence d’œuvres, scénographies et récits d’expositions, l’écomorphisme est ce processus d’adaptation qui change nos perceptions et notre conscience écologique vers une culture du vivant. Comment des artistes réussissent-ils à créer une relation singulière au vivant qui perdure dans le temps ? Par delà un panorama de formes de nature en crise, des artistes fabriquent des points de vue et des liens singuliers en symbiose avec le vivant. Vu(e) des arbres et des nuages, postes d’observation symboliques de notre environnement —plus de 90 expositions expérimentées in situ— nous avons analysé les relations complexes entre création artistique, effets esthétiques expérimentés in situ, scénographies d’installation, récits d’exposition et prise de conscience écologique. Suivons la piste de l’écomorphisme, (r)évolution silencieuse, tel un envahissement artistique de formes de la nature sauvage au musée et autant de possibilités de rencontres du vivant capables de nous trans-former. Formes contemporaines de la nature, (éco)morphogénéalogie Notre premier corpus de formes s’est révélé à 70% européen —174 artistes internationaux—d’après une classification de 800 œuvres en lien avec les principes d’écologie diffusées —et légitimées— dans les musées en France de 2012 à 2016. Un second corpus est extrait sur la symbolique des arbres, figure statistique la plus fréquente, puis des nuages, objet-symbole émergent au 21e siècle. Une esthétique de la complexité confirme la nécessité d’ordonner ses formes. Ainsi, notre création d’(éco)morphogénéalogie en cinq branches principales est liée aux mouvements dans l’histoire de l’art et de l’écologie à partir de 1916. Nous avons classé les branches —et filiations— par ordre d’importance : 1. biomorphisme écologique (sculptures intra-muros) ; 2. l’art environnemental dans l’environnement extérieur ; 3. l’art écosystème technologique en mimèsis de milieux naturels et artificiels ; 4. l’arte povera et l’art du rebut ; 5. bioart lié à la génétique et l’hybridation du vivant. Vu(e) des arbres au musée-ville, « perchoirs » symboliquesLa singularité du musée « perchoir » réside dans sa capacité à conserver la beauté manifeste de la nature dans la ville. Avatar du monde humain de la ville, le musée cultive des forêts symboliques. Les formes de la nature en crise sont un signal visible symbolique de conscience écologique et de culture du vivant au musée. A posteriori, la singularité et l’efficacité d’œuvres et expositions tient d’un processus de création-observation d’un écosystème in vivo et d’une capacité à restituer des liens avec des êtres vivants. Nous qualifions ces voies de passage fécondes d’écologie artistique (éco)poétique cultivée à la fois dans les objets et la littérature des musées. Nous suggérons que les musées et leurs expositions sont devenus des « perchoirs » contemporains. Sorte d’appel de la forêt symbolique à vivre en lien avec le vivant, le musée-perchoir est un observatoire essentiel d’évolution de nos sociétés.Au-dessus des nuages de crise, théorie de l’écorphisme et prospectiveL’ambiguïté du nuage, objet-symbole, réside autant dans l’annonce du danger qu’il prévient que dans celui qu’il occasionne. Le nuage sert d’inducteur théorique à Aristote, Descartes, Howard ou Damisch. Nos analyses démontrent un Homme en recherche d’un renouvellement de positionnement vis-à-vis de la nature. La place de l’humain n’est plus au-dessus de la nature mais au milieu du vivant via un ADN symbolique commun. Des formes à l’écopoétique singulière et sur-réaliste révèlent une autre réalité que nous ne percevons plus. In fine, l’écomorphisme agit comme la conscience d’un patrimoine génétique où se mêlent formes naturelles et artificielles. N’est-il pas temps de reconsidérer ces formes tel un enjeu culturel d’évolution du vivant ?
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03083327 , version 1 (19-12-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03083327 , version 1

Citer

Edith Liegey. Ecomorphisme(s), vers une culture du vivant : formes et évolution d'une symbolique de l'écologie dans l'art contemporain. Art et histoire de l'art. Museum national d'histoire naturelle - MNHN PARIS, 2018. Français. ⟨NNT : 2018MNHN0029⟩. ⟨tel-03083327⟩
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