Les imaginaires romanesques de la Terreur (1793-1874) : Des lettres trouvées dans des portefeuilles d'émigrés d'Isabelle de Charrière à Quatrevingt-Treize de Victor Hugo
Auteur / Autrice : | Paul-Adrien Kompanietz |
Direction : | Jean-Marie Roulin, Florence Lotterie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Litterature francaise du XIXème siècle |
Date : | Soutenance le 12/01/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....) |
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Aude Déruelle |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Roulin, Florence Lotterie, Pierre Glaudes | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Aude Déruelle, Claudie Bernard |
Mots clés
Résumé
Des lettres trouvées dans des portefeuilles d'émigrés (1793) d'Isabelle de Charrière à Quatrevingt-Treize (1874) de Victor Hugo, qui engage une relecture de la période au miroir de la Commune, la Terreur a nourri l'imagination de nombreux romanciers. Déferlement inouï de violence ou expérience démocratique inédite ? La fécondité de ce moment révolutionnaire tient en partie à ses paradoxes et aux tensions que sa mémoire suscite. Au coeur de controverses historiques et idéologiques qui, aujourd'hui encore, ne se sont pas éteintes, la Terreur est pendant tout le XIXe siècle un sujet d'autant plus actuel que les secousses révolutionnaires de 1830 et de 1848, en particulier, en réveillent le souvenir. Excédant le seul genre du roman historique, qui en a fait l'un de ses sujets de prédilection, le traitement romanesque de la Terreur ne résulte pas d'une simple transposition fictionnelle de la réalité historique, mais peut être envisagé comme le fruit d'un système de relations complexes entre l'historiographie, la littérature mémoriale et d'autres genres littéraires. De la Révolution à la Commune, le genre romanesque a été l'un des lieux où s'est inventé ce que nous avons choisi d'appeler, en hommage au grand livre de Daniel Arasse, un« imaginaire de la Terreur» que n'épuise pas l'image de la guillotine. Regarder comment le roman a participé, en complémentarité ou en concurrence avec d' autres types d'écriture, à des constructions discursives et à l'élaboration de cet imaginaire, et comment ces entreprises de figuration romanesque ont pu s'articuler à des enjeux idéologiques et à des choix poétiques, tel est l'enjeu de cette nouvelle enquête. De Ducray-Duminil à Dumas, de Sénac de Meilhan à Barbey d ' Aurevilly, de Germaine de Staël à GeorgeSand, en passant par Ballanche, Nodier, Balzac ou encore Vigny, cet essai de généalogie romanesque prend appui sur un large corpus de textes et entend faire place à des oeuvres méconnues dont le rôle n'a pas été moindre que celui des oeuvres les plus canoniques dans la mise en fiction de la Terreur révolutionnaire.