Communauté et révolution chez Gustav Landauer
Auteur / Autrice : | Anatole Lucet |
Direction : | Michel Senellart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 15/12/2018 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...) |
Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Renault |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Senellart, Emmanuel Renault, Anne Baillot, Jacques Le Rider, Jean-Christophe Angaut, Catherine Colliot-Thélène | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Baillot, Jacques Le Rider |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Il y a plus d’un siècle, le penseur et anarchiste Gustav Landauer (1870-1919) était considéré comme « l’agitateur le plus important du mouvement révolutionnaire radical » en Allemagne. Si l’on se souvient parfois de sa participation à la République des conseils de Bavière et de son assassinat par les troupes contre-révolutionnaires, l’écho suscité par son œuvre s’est rapidement estompé. Son corpus hétéroclite connaît pourtant un vif regain d’intérêt aujourd’hui.Sa génération fit les frais – et la critique – de rapides transformations sociales, économiques et culturelles. Sur fond d’un sentiment de déprise individuelle, Landauer dénonça la massification des structures sociales et chercha à concevoir – dans la pensée et dans l’action – le modèle d’une nouvelle alliance, non autoritaire, articulant les aspirations individuelles et l’esprit de solidarité présent en chacun. Dans la vie politique et intellectuelle de l’Allemagne wilhelmienne, l’auteur se signale par son opposition à l’organisation impériale comme à la social-démocratie d’obédience marxiste. Contre la politique de la table rase et contre la croyance en un progrès nécessaire de l’humanité, Landauer estime que le changement doit être impulsé par l’intervention des individus et des groupements dans le cours de l’histoire. Plus que la simple insurrection individuelle, Landauer explore le potentiel révolutionnaire de la communauté vécue tout en théorisant la nécessité des révolutions pour faire communauté. Son « socialisme culturel » est une tentative pour susciter, ici et maintenant, la création de nouveaux rapports entre les êtres humains.Ses analyses constituent une entrée privilégiée dans les problématiques majeures de son époque, qu’elles soient politiques, sociales, littéraires ou philosophiques. Cette monographie resitue la réflexion de Gustav Landauer dans les débats de son temps et discute de ses implications pour une pensée et une action émancipatrice jusqu’à nos jours.