Thèse soutenue

Les déterminants de la performance des acquéreurs en série

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Auteur / Autrice : Julie Zaccagnini
Direction : Martine Girod-SévilleHervé Goy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 15/10/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et de gestion (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Conception de l'action en situation (Lyon ; Saint-Etienne ; 2007-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Xavier Meschi
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Véry, Ulrike Mayrhofer, Philippe Desbrières, Sandra Charreire Petit

Résumé

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L’activité de fusions et acquisitions (désormais F&A) a atteint un niveau record en 2017 et s’est élevée à plus de 2 993 milliards d’euros (Thomson Reuters, 2018). Cette dynamique sur le marché des F&A est toutefois dominée par une minorité d’acquéreurs qui entreprennent un très grand nombre de F&A (Kengelbach, Klemmer, Schwetzler et Sperling, 2012). Les importants changements environnementaux tels que la globalisation, l'intégration des économies émergentes et les progrès technologiques ont, en outre, suscité de nouvelles opportunités de croissance pour les firmes et ontfait émerger de véritables « serial acquéreurs » ; ces entreprises qui s’engagent dans des séries ou flux de F&A (Fuller, Netter et Stegemoller, 2002) afin de créer de la valeur et améliorer leur performance économique et financière (Laamanen et Keil, 2008). La mise en œuvre et la réussite de cette stratégie extrêmement complexe et risquée (Boubakri, Chan et Kooli, 2012) s’avèrent toutefois difficiles en pratique (Haleblian, Devers, McNamara, Carpenter et Davison, 2009). Plusieurs études montrent, ainsi, des résultats décevants ou une diminution de la performance des acquéreurs en série au fil de leurs opérations (Billett et Qian, 2008 ; Ismail, 2008 ; Fuller et al., 2002). Ce travail de recherche a dès lors été guidé par l’objectif d’identifier des nouveaux déterminants de la performance en s’intéressant aux fondements stratégiques de ceux-ci, qui permettent de piloter efficacement un programme de F&A, de gérer sa complexité et les risques qui y sont associés, et ainsi favoriser ultimement la performance des firmes.Les résultats de cette recherche ; menée à travers 3 essais ; soulignent l’importance des caractéristiques des programmes de F&A (le rythme, la place et le degré de diversification des F&A) et des motivations sous-jacentes aux opérations de désinvestissement (quand elles sont réalisées dans une optique de gestion de portefeuille dynamique) dans la performance financière des acquéreurs en série. De plus, la performance stratégique en matière de croissance, d’internationalisation et de diversification est permise par des séries de F&A qui s’accompagnent du développement de capacités d’acquisition et de la mise en place de mécanismes d’apprentissage organisationnel tels que la temporisation pour codifier et capitaliser les connaissances acquises, l’ajustement de la vitesse d’intégration à la nature de l’intégration poursuivie et la routinisation des processus d’acquisition par la mise en place d’un système d’information commun à l’ensemble du groupe. Ces acquéreurs en série constitueraient ainsi des acquéreurs « habituels », développant de véritables routines d’acquisition. Ces résultats suggèrent, en outre, qu’au-delà des acquéreurs en série, il existe desacquéreurs habituels en parallèle, véritables « maîtres de portefeuille » (Kengelbach, Keienburg, Schmid, Sievers et Mehring, 2016) qui acquièrent parfois en « grappes » ou qui, simultanément, acquièrent et désinvestissent pour gérer au mieux leur portefeuille d’actifs stratégiques.