Thèse soutenue

Adolescence scarifiée : traces et mouvements symboliques d'un groupe à médiation écriture

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Auteur / Autrice : Pauline Boinet
Direction : Yves Morhain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 30/01/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Patricia Mercader
Rapporteur / Rapporteuse : Daniel Derivois, Sonia Harrati

Résumé

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La spécificité de l’adolescence est la venue au premier plan de la génitalité. Cela entraîne à la fois une métamorphose du corps et un remaniement psychique. À l’adolescence, le corps est aussi un lieu de contradiction que tantôt il attaque, tantôt il embellit dans un érotisme effréné. En effet, la contradiction peut se traduire sous forme symptomatique et manifester l’encombrement que l’adolescent ressent devant son corps qui lui échappe. Il ne sait pas repérer ce qu’il ressent, il ne sait pas le nommer et même il ne sait pas qu’il ne sait pas. Parfois le rapport qu’il entretient avec son corps est suffisamment paradoxal pour qu’il ne puisse pas se l’approprier. C’est cette étrangeté qui va provoquer un clivage chez l’adolescent. Les deux perspectives qui émanent de ces positions sont assez différentes quant à l’avenir du sujet. Ce travail s’inscrit dans la continuité de divers travaux de recherche sur la problématique adolescente. Il vient rendre compte de la mise en place dans un service de Pédiatrie générale d’un groupe thérapeutique à médiation écriture avec des adolescentes qui se scarifient. C’est en considérant ces scarifications comme un langage du corps au coeur de la problématique adolescente et pubertaire, et au regard des difficultés que ces adolescentes ont à mettre des mots sur l’indicible de leur douleur, que le groupe a été créé. La mise en place de celui-ci correspond plus globalement à une réflexion sur le processus d’adolescence, de subjectivation, et le rapport au corps, notamment à travers le travail de symbolisation à l’adolescence. Nous interrogeons également à l’endroit de notre réflexion, la médiation écriture en tant que dépôt d’une trace sur un support, qui au même titre que la rencontre de la lame sur la peau, viendrait comme une butée (Le Breton, 2002) ; la rencontre avec la feuille par analogie au corps viendrait recréer et offrir un contenant à la souffrance psychique. Le groupe quant à lui pourrait être vécu comme espace transitionnel au sens où l'entend Winnicott, au fondement de l’expérience créatrice et rassurante pour l’adolescente. Le corps aurait alors une fonction semblable dans ce qu'il incarnerait une frontière entre un dedans et un dehors. Une des fonctions de la pratique scarificatoire serait alors de restaurer les limites du Soi dans une lutte contre un possible effondrement.