Thèse soutenue

La ville et les quartiers en train de se faire au rythme des projets urbains : une sociologie de l’expérience socio-spatiale des nouveaux quartiers

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Auteur / Autrice : Julien Aimé
Direction : Hervé Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/11/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Stébé
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Marchal, Laurence Costes, Philippe Hamman, Ewa Bogalska-Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Costes, Philippe Hamman

Résumé

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Plusieurs villes moyennes de l’est de la France se sont lancées, dans le courant des années 2000, dans la conception de nouveaux quartiers principalement dédiés à l’habitation. Dix ans plus tard, les premiers logements sont livrés aux propriétaires et aux locataires qui investissent les lieux et commencent à se les approprier. Ce travail de thèse a pour objectif de rendre compte de l’expérience socio-spatiale de ces habitants à partir d’une méthode de recherche qualitative et d’une approche sociologique compréhensive. Cette recherche porte plus précisément sur trois quartiers en train de se faire dans deux villes moyennes de l’est de la France et s’appuie sur un matériau empirique constitué d’entretiens semi-directifs et non-directifs menés auprès des habitants des quartiers, indépendamment de leur statut d’occupation, et des concepteurs (élus, techniciens, urbanistes, etc.). À la manière d’Henri Lefebvre, l’espace des nouveaux quartiers est analysé au prisme de la triplicité de l’espace, laquelle distingue l’espace conçu, l’espace perçu et l’espace vécu. Ces différents moments de l’espace sont étudiés séparément – afin de mettre en exergue la dialectique propre à chaque moment – puis assemblés à nouveau dans le but de montrer la tension qui les anime. Porter attention à l’espace conçu invite à questionner le mode de production contemporain de la ville qui s’incarne depuis les années 1980 dans la notion de projet urbain. L’espace conçu est aussi un espace vendu, un espace virtuel, modélisé en 3D dans des publicités qui présentent les lieux en construction de manière utopique et les donnent comme « prêts-à-habiter ». Pourtant, ces espaces idéaux sont aseptisés, lissés et standardisés. Les nouveaux quartiers existent également dans la pratique concrète de l’espace, dans l’espace vécu. Même si les habitants sont pris dans divers réseaux d’appartenances, mêmes s’ils pratiquent la ville à la carte, en fonction de leurs histoires, de leurs habitudes ou de leurs compétences propres de mobilité, le nouveau quartier est un espace qui fait sens, à la fois comme lieu, comme territoire et comme milieu. Seulement, la présente étude montre que le nouveau quartier ne fait pas toujours sens de la même manière, qu’il est dépendant des moments, des contextes et des situations dans lesquels il est mobilisé, qu’il est un enjeu identitaire et représentationnel