Thèse soutenue

Catholicisme et hindouisme populaire à l'île de La Reunion : contacts, échanges (milieu du XIXe-début du XXe siècle)

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Auteur / Autrice : Céline Ramsamy-Giancone
Direction : Prosper Ève
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 16/10/2018
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres et sciences humaines, Droit économie gestion, Sciences politiques (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Océan Indien espaces et sociétés (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Michel Latchoumanin
Examinateurs / Examinatrices : Vijayalakshmi Teelock
Rapporteurs / Rapporteuses : Ralph Schor, Jean Marius Solo-Raharinjanahary

Résumé

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Les pratiques religieuses des personnes d’origine indienne à l’île de La Réunion, ancienne colonie française, présentent une originalité. De nombreuses familles se revendiquent à la fois du catholicisme et de l’hindouisme. Cette situation relève-t-elle d’une accommodation de l’hindouisme au catholicisme, où d’une ancienne domination d’un culte sur l’autre ? Les précédents travaux réalisés sur cette question mettent en avant les excès commis par des prêtres catholiques à l'encontre des immigrants indiens durant la période de l’engagisme, du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. Ces travaux, initiés durant la décennie 1980, avancent la thèse d’une persécution de l’Église sur les Indiens, aboutissant à la « double pratique », conséquence directe supposée de ces excès. Cette thèse entend réexaminer les arguments avancés, et tente d’analyser la situation religieuse des engagés indiens durant cette période. Les éléments sont étudiés au prisme du monde social et religieux au XIXe siècle. Dans une perspective comparatiste, la situation d’autres diasporas, comme l’île Maurice, est questionnée, de même que la question des religions dans le contexte national. L’évolution des relations entre l’Église et le Pouvoir durant la troisième République est abordée. Si leur proximité est certaine au début de la colonisation, ces liens restent très forts même après la Révolution, mais l’action des républicains en France hexagonale et dans les colonies a des conséquences la position du catholicisme. La vitalité des cultes hindouistes sur les plantations sucrières, la présence de nombreux engagés issus des comptoirs français de Pondichéry, région ayant connu une forte activité missionnaire au XIXe siècle, les interactions entre les différents cultes sur ces territoires sont autant de facteurs qui nous permettent d’aborder la question sous l’angle des échanges et des contacts entre les religions. Ceux-ci ont lieu bien avant le XIXe en Inde et dans les Mascareignes, leur étude au XVIIIe siècle apporte un éclairage sur l’adhésion aux deux sphères religieuses par les Indiens de La Réunion. À partir de ces nouvelles perspectives, et à contre-courant de la thèse diffusée dans les années 1980, la population d’origine indienne de La Réunion est présentée au XIXe siècle comme actrice de son intégration à la société créole, et du processus historique à l’œuvre dans ses pratiques religieuses.