Des corps chauds dans la guerre froide : pouvoir, intimité et résistance dans le cinéma polonais (1968-1989) : une mémoire bio-cinématographique en Europe centrale ?
Auteur / Autrice : | Mathieu Lericq |
Direction : | Thierry Roche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes cinématographiques |
Date : | Soutenance le 07/12/2018 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Université Aix-Marseille. Médiation culturelle des arts |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Michel Durafour |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Rollet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Tadeusz Lubelski, Didier Coureau |
Mots clés
Résumé
Ce travail doctoral a pour enjeu théorique d'étudier la valeur acquise par les formes intimes de résistance dans les films polonais produits entre 1968 et 1989, à l’appui d’un panorama transversal d’œuvres connues ou inconnues. Si, comme l’écrit le philosophe polonais Leszek Kołakowski en 1977, « les liens familiaux, affectifs et sexuels résistent obstinément à l’emprise du pouvoir », comment le cinéma polonais a-t-il montré des corps qui aiment, pensent et rêvent malgré tout, figurant par leur présence à l’écran un rapport de force violent entretenu par la société civile avec l’État ? Déplaçant le concept de « biopolitique » (Michel Foucault) dans le contexte de la Pologne populaire, il s’agit de comprendre comment émerge une esthétique du désarroi visant à approfondir l’exploration poétique des gestes, des états (psycho)somatiques, des réactions corporelles et des sexualités. L’enjeu esthétique central cache un sous-enjeu mémoriel propre à l’Europe centrale et balkanique : qu’est-ce qu’à rebours les corps filmés font-ils à la mémoire du communisme ? Constituant le défi théorique de cette thèse, ce renversement que nous proposons de qualifier de mémoire bio-cinématographique, contribuera à éclairer la relation complexe induite par l’esthétique cinématographique avec l’altérité.