Thèse soutenue

Construction d'une catégorie de "migrants" dans les actions de lutte contre les inégalités face au diabète en France : analyse des configurations contemporaines des rapports sociaux inégalitaires

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Auteur / Autrice : Rosane Braud
Direction : Mahamet Timera
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie. Migrations et relations inter-ethnique
Date : Soutenance le 22/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Unité de recherche Migrations et Société. UMR 8245 (CNRS). UMR 205 (IRD) (Paris et Nice ; 2014-)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Dominique Vidal
Examinateurs / Examinatrices : Mahamet Timera, Dominique Vidal, Jérôme Valluy, Laurence Kotobi, Patrick Cingolani, Anne Vega
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Valluy, Laurence Kotobi

Résumé

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Cette recherche interroge l’émergence, les usages et les enjeux du recours à une catégorie de « migrants », dans les politiques françaises et actions de lutte contre les inégalités sociales face au diabète de type 2. La sociohistoire de l’émergence de la question du diabète des « migrants » réalisée, montre comment la littérature médicale peut, en pointant des facteurs de risques différents selon les groupes sociaux, participer à la construction de catégories de patients. L’analyse menée souligne l’amalgame entre groupes ethniques, groupes raciaux et groupes génétiquement homogènes, à l’origine du récit différencialiste des causes du diabète. Récit, aujourd’hui mobilisé par les autorités publiques pour organiser une distribution ciblée des soins préventifs du diabète et de ses complications. Au cœur des interactions soignants-soignés en milieu hospitalier, l’analyse des contours, des usages de cette catégorie, et des pratiques de soins qu’elle suscite (en particulier lors de l’éducation thérapeutique), souligne que les traitements différenciés qui y ont cours, n’ont pas toujours les effets escomptés sur la situation de ces soignés. La lecture culturaliste faisant des comportements des soignés la principale cause des écarts de santé, occulte les inégalités sociales et économiques préexistantes, et participe à les renforcer. Quadrillées par les directives de santé publique, l’analyse des marges de manœuvre des soignants et des soignés, permet de mettre en évidence que ces politiques visent moins à agir sur les déterminants sociaux des inégalités de santé qu’à enjoindre les acteurs sociaux à atteindre l’égalité en adoptant les comportements des groupes sociaux majoritaires.