L'iconographie des divinités féminines hindoues au Bengale de la préhistoire au XIIᵉ siècle
Auteur / Autrice : | Suzanne Chamoret |
Direction : | Vincent Lefèvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, Civilisations et Sociétés Orientales |
Date : | Soutenance le 14/12/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Mondes iranien et indien (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Françoise Boussac |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Lefèvre, Marie-Françoise Boussac, Édith Parlier-Renault, Nicolas Dejenne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Françoise Boussac, Édith Parlier-Renault |
Mots clés
Résumé
Les représentations des divinités féminines hindoues mises au jour au Bengale, stèles et statues de pierre ou de métal, ont été analysées à partir d'un corpus d'un peu plus de trois cents œuvres que nous avons collectées dans les musées indiens, bangladais et occidentaux, mais aussi dans les catalogues, études et publications diverses. L'étude iconographique sera faite par une mise en perspective des images, de l'épigraphie, de la littérature et des concepts théologiques exprimés dans les textes sacrés. La première partie de cette recherche est une étude chronologique consacrée (1) à l'étude des plaques de terre cuite produites au Bengale entre le IIIᵉ siècle av. notre ère et le IIᵉ après qui représentent divers personnages féminins portant déjà pour certains les caractéristiques iconographiques de la divinité telles qu'on les trouvera sur les images ultérieures, et (2) à l'apparition et au développement de la parèdre de Śiva dans son rôle d'épouse : à partir du IXᵉ siècle et jusqu'au XIIᵉ siècle, c'est en effet la Déesse, śakti du dieu, qui est omniprésente. Les déesses viṣṇuites n'occupent qu'une infime partie du corpus. Dans la deuxième partie, ce sont les formes redoutables de la Déesse śivaïte, Durgā siṃhavāhinī, Mahiṣāsuramardinī et Cāmuṇḍā/Kālī qui sont analysées. Les déesses serpents gardent leur spécificité malgré leur intégration dans le panthéon śivaïte. L'étude stylistique des images permet d'identifier le développement des différentes écoles de la région avec, à partir des XIᵉ et XIIᵉ siècles, une différence notable entre les stèles à la décoration foisonnante du nord-ouest du Bengale et celles dépouillées et empreintes de spiritualité de la région de Dhaka devenue le centre du pouvoir sous les Sena. Cette étude iconographique permet de constater que de la bhakti apparue à l'époque des Épopées, aux cultes tantriques ésotériques les plus transgressifs, le Bengale médiéval a beaucoup développé les cultes śākta en l'honneur de la Déesse Suprême rattachée au panthéon śivaïte : les courants orthodoxes, kaula et Trika non dualistes, et peut-être Nātha ont pu être identifiés. Mais quelle que soit la voie choisie, le but de l'adepte reste le même, la libération, mokṣa, et la fusion avec la Déesse Suprême.