Thèse soutenue

Les conséquences économiques du changement climatique dans les pays en développement

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Auteur / Autrice : Ingrid Dallmann Gamarra
Direction : Miren LafourcadeKatrin Millock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 13/12/2017
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Réseaux, innovation, territoires et mondialisation (Sceaux, Haut-de-Seine)
établissement de préparation de la thèse : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : José De Sousa
Examinateurs / Examinatrices : Miren Lafourcade, Katrin Millock, José De Sousa, Stéphane Straub, Daniel Mirza, Michel Beine, Pierre-André Jouvet
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Straub, Daniel Mirza

Résumé

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Cette thèse analyse les conséquences socio-économiques du changement climatique, en particulier ses effets sur le commerce international, les migrations internes en Inde et la propagation de la dengue au Brésil.Le premier chapitre analyse le lien entre changement climatique et flux de commerce bilatéraux, pour différents secteurs et produits, sur la période 1992-2014. Les variations de température ont un impact négatif sur le commerce bilatéral des pays, en moyenne, contrairement aux variations de précipitation. Lorsqu’on désagrège par produits, des effets négatifs et positifs surviennent, mais les effets négatifs dominent pour la température, en particulier pour les produits agricoles et manufacturiers, notamment l’industrie textile et la métallurgie, ce qui peut s’expliquer par des effets transitant par la productivité du travail. Les variations de précipitation ont aussi un impact hétérogène, mais avec un effet positif dominant. Les résultats suggèrent en outre que le changement climatique affecte les avantages comparatifs révélés des pays, en particulier pour les produits les plus sensibles au climat.Le second chapitre étudie l’impact du changement climatique sur les migrations entre les états indiens en 1991 et 2001. L’utilisation des données de recensement pour ces deux années permet d’étudier l’effet du climat précédant la migration. Des indicateurs météorologiques basés sur un « Indice de Précipitation Standardisé » (SPI) permettent de mesurer la fréquence, la durée et l’intensité des épisodes de sécheresse, ainsi qu’un excès éventuel de précipitations. Les résultats montrent que la fréquence des sécheresses augmente les taux de migrations au départ de l’état affecté. Cet impact est particulièrement fort pour les états agricoles. Les trois principaux canaux par lesquels transite l’effet des sècheresses sont le revenu moyen, l’agriculture et l’urbanisation des états.Le dernier chapitre quantifie l’impact du climat et de l’urbanisation sur le taux de prévalence de la dengue au sein des états brésiliens, sur la période 1992-2012. Les résultats mettent en évidence un impact positif du taux d’humidité de l’air sur la dengue, ainsi qu’une relation en cloche associant la température et la dengue. Par ailleurs, une augmentation de la densité de population de 1 % est associée à une hausse moyenne de la dengue de 2,5 à 3 %. Un meilleur accès à l’eau potable et une meilleure gestion des déchets diminuent en revanche l’incidence de la dengue. Un modèle à équations simultanées permet par ailleurs de montrer qu’il existe une causalité circulaire entre le revenu des ménages et la dengue. D’un côté, une hausse de 10 % de la part de la population touchée par la dengue y occasionne une baisse de 0,16 % du revenu moyen. De l’autre, cette baisse est associée à une plus grande prévalence de la dengue.