L’ismaélisme en formation : traduction commentée du Kitāb al-Kašf (Livre du Dévoilement) attribué à Ǧaʿfar b. Manṣūr al-Yaman (m. 957)
Auteur / Autrice : | Fârès Gillon |
Direction : | Mohammad Ali Amir-Moezzi, Daniel De Smet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes arabes et islamiques |
Date : | Soutenance le 06/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Boivin |
Examinateurs / Examinatrices : Mohammad Ali Amir-Moezzi, Daniel De Smet, Michel Boivin, Thierry Zarcone, Carmela Baffioni | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Boivin, Thierry Zarcone |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le Kitāb al-Kašf est un recueil de six traités ismaéliens qui témoigne d'une époque charnière de l'ismaélisme : celle qui vit la fondation du califat fâtimide au terme d'une mission de propagande clandestine de plusieurs décennies. L'ouvrage constitue donc un document rare sur l’ismaélisme des premières années du califat fâtimide, mais également sur celui des dernières années de la période pré-fâtimide. L’étude de ses doctrines et exégèses démontre qu’il est intellectuellement à la croisée de différents courants chiites. Il est à la fois tributaire du chiisme ancien au sens large, dont il conserve les codes et l’historiographie des débuts de l’islam. La position spirituelle et politique de ʿAlī ibn Abī Ṭālib est notamment étendue à l’Imâm fâtimide, tandis que les ennemis de ce dernier sont assimilés à ceux de ʿAlī. Le Kitāb al-Kašf provient également du chiisme « exagérateur » des ġulāt. Dans la mesure où ce dernier fut adopté par le nusayrisme, cela explique les parallèles que l’on peut établir entre la littérature nusayrite et le Kitāb al-Kašf. Surtout, le recueil illustre l’adaptation de données anciennes à un nouveau contexte politique : après la fondation du califat fâtimide, la doctrine ismaélienne eschatologique fut modifiée en vue de légitimer un pouvoir dynastique, ce qui entraîna une modération et un rejet des thèses caractéristiques du chiisme « extrémiste ».