Histoire des relations entre Paris et ses canaux : formes, usages et représentations, 1818-1876
Auteur / Autrice : | Solenn Guével |
Direction : | Pierre Pinon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Architecture |
Date : | Soutenance le 27/01/2017 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut parisien de recherche Architecture, urbanistique, société |
Jury : | Président / Présidente : Karen Bowie |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Pinon, Florence Bourillon, Emmanuel Bellanger | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Simon Texier, André Guillerme |
Résumé
La recherche propose d’interroger ce qui lie et qui a pu un jour lier Paris à ses canaux, afin d’alimenter et d’élargir les réflexions actuelles sur les problématiques urbaines et sur la définition des modes et temps de constitution de la ville, soit de comprendre les liens entre ville et infrastructure.À travers l’étude de la forme du paysage et du tissu rural et urbain, des projets, des acteurs privés et publics, des activités et des usages et, enfin, des représentations, le rôle et la place tenus par les canaux parisiens, destinés au transport de marchandises et à l’adduction d’eau, sont appréhendés, permettant ainsi de saisir, dans le temps, la complexité des processus de constitution et d’évolution de l’espace urbain à Paris, révélant, à l’échelle locale et à l’échelle territoriale, au gré des questions posées, les relations entre ville et canal au XIXème siècle.Dans un premier temps, pourquoi la capitale a-t-elle besoin de canaux ? Quelles sont les conditions de leurs implantations ? Quelles sont les spécificités de cette infrastructure ? Quel est son tracé ? Comment les canaux se sont-ils surimposés aux territoires ? Quels paysages ont-ils fabriqués ? Sont-ils un embellissement et un monument pour le territoire et/ou une coupure dans les tissus existants ? Par rapport à ces questions, nous essayons de comprendre comment les canaux parisiens se sont inscrits dans le territoire.Dans un second temps, pourquoi des entrepôts sont-ils construits le long des voies d’eau ? De quels types sont-ils ? Y-a-t-il une distinction entre ceux établis à Paris et ceux réalisés à La Villette ? Quelles transformations engendrent-ils ? Quelle place tiennent-ils dans le développement industriel et commercial de la capitale ? De plus, comment le territoire s’urbanise-t-il aux abords des infrastructures ? Par rapport à ces questions, nous tentons de montrer comment la ville s’est adaptée aux canaux parisiens.Dans un troisième temps, pourquoi est-il décidé de couvrir une partie du canal Saint-Martin sous le Second Empire ? Quels sont les impacts de cette couverture sur le transport de marchandises et l’activité industrielle bordant la voie d’eau ? Comment les trames viaire et parcellaire évoluent-elles ? Des projets, liés au service de l’infrastructure et/ou de la ville, apparaissent-ils ? Alors qu’une partie du canal Saint-Martin est recouvert et que la commune de La Villette est rattachée à la capitale, pourquoi des travaux de modernisation des canaux de l’Ourcq et Saint-Denis sont-ils entrepris ? Quels aménagements sont réalisés ? Comment le territoire traversé par l’infrastructure évolue-t-il ? Par rapport à ces questions, nous essayons de mesurer comment les canaux parisiens se sont intégrés à la ville.Nous tentons donc de comprendre comment les canaux parisiens, grands ouvrages à vocation industrielle, se sont inscrits dans le territoire ; comment la ville s’est adaptée à cette infrastructure et comment cette dernière s’est intégrée à Paris. Nous essayons de montrer que de leur création à la fin du XIXème siècle (1818-1876), qu’ils servent au transport de marchandises ou à l’adduction d’eau, qu’ils soient à l’air libre ou recouverts, les canaux ont exercé une influence forte sur la formation de la ville qu’ils traversent ; ils peuvent ainsi être considérés comme des éléments fondateurs de l’espace urbain à leurs abords.Visant à construire un objet historique, en analysant la pluralité des relations entre Paris et ses canaux au cours du XIXème siècle, la thèse souhaite mener une enquête à partir de questionnements divers qui empruntent à plusieurs disciplines, s’attachant aux questions des formes, des usages et des représentations. Outil de réflexion visant à une meilleure compréhension des liens entre ville et infrastructure, elle souhaite apporter des pistes de réflexions face aux interrogations actuelles sur les possibilités de tirer profit de leur présence et sur la manière dont peuvent ou pourraient se reconstituer leurs abords