Thèse soutenue

Cancer et fin de vie : la question du sens : représentations de la maladie et fonction des théories étiologiques profanes

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Auteur / Autrice : Delphine Peyrat-Apicella
Direction : François Pommier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 24/11/2017
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CLInique PSYchanalyse Développement (2014-... ; Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Pascal-Henri Keller
Examinateurs / Examinatrices : François Pommier, Pascal-Henri Keller, Marie-José Del Volgo, Françoise Neau, Karl-Léo Schwering, Marjorie Roques
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-José Del Volgo, Françoise Neau

Résumé

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À partir de la distinction opérée par G. Canguilhem (1966) entre la maladie du malade et celle du médecin, nous avons considéré les récits, constructions personnelles et représentations des patients relatifs à leur maladie cancéreuse et coexistants avec les théories scientifiques médicales. Ces éléments représentent un travail psychique d’élaboration qui peut donner naissance à un « roman de la maladie » (Gori, Del Volgo & Poinso, 1994). Cette quête de sens, que nous considérons comme un fondamental de l'existence, peut être mise à mal lorsque l’événement-maladie fait trauma pour le psychisme du patient, entravant alors l'historicisation de son vécu. Mais quid de cette quête à l'approche de la fin de vie ? Comment envisager et donner un sens à l'innommable, l'irreprésentable de sa propre mort (Freud, 1915)? Notre recherche vise à explorer l’évolution des processus d’élaboration en lien avec une mise en sens de l’événement-maladie, des représentations du cancer et de la mort et des processus défensifs mis à l’œuvre pour faire face à ce vécu effractant, entre deux groupes de patients, respectivement en phases curative et palliative de leurs traitements. Une première partie quantitative de notre travail a pour but d’objectiver sur le plan statistique, à l’aide d’outils psychométriques (IPQ-R et DSQ-40), des différences entre les deux groupes (composés de quarante-cinq patients chacun). La seconde partie, qualitative, consiste en une étude clinique et projective (Rorschach et T.A.T.), à partir de la rencontre avec dix patients (cinq de chaque groupe), des processus psychiques à l’œuvre face à la maladie somatique grave et à sa potentielle évolution létale. Notre questionnement touche ainsi à l'étude du « roman de la maladie » après le diagnostic et éventuellement au moment de l'approche de la fin de vie. La maladie grave peut sidérer l'appareil psychique et faire trauma dans certains cas, laissant dans certains autres des possibilités d'élaboration, malgré les représentations de cette pathologie associées socialement à la mort. Mais qu'en est-il lorsque la mort n'est plus affaire de représentation et prend valeur de réalité inéluctable (au sens d'une impossibilité de maintenir cette réalité inconsciente) ?