Êtres et manières d’être à Chefchaouen, une ville rurale du Maroc : vers une anthropologie de la présence
Auteur / Autrice : | Isabelle Jabiot |
Direction : | Isabelle Rivoal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 20/01/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...) |
Jury : | Président / Présidente : Ahmed Skounti |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Rivoal, Ahmed Skounti, Dionigi Albera, Emma Aubin-Boltanski, Pascale Philifert, Romain Simenel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dionigi Albera, Emma Aubin-Boltanski |
Mots clés
Résumé
Ce travail s’attache à décrire la coprésence de l’urbain et du rural à Chefchaouen au Maroc. La dimension rurale est une réalité ancrée au sein de cette petite cité de montagne du rif occidental. Elle s’observe à travers des pratiques et des représentations de la ville et de ses quartiers, des manières d’aller au souk, un certain rapport au monde rural et aux produits, à ses origines traduites par des histoires familiales, des valeurs et des manières d’être en société. Elle se comprend encore dans les rapports quotidiens, routiniers ou plus occasionnels, à une diversité d’êtres non-humains, invisibles ou visibles: Dieu, les djinns, le shaytan ou les animaux, dont les chats, l’animal sacrificiel de l’Aïd el Kabîr et les chèvres et les boucs élevés en ville. Cette thèse restitue comment l’urbain et le rural sont présents et objets d’attentions variées sur ces divers pans de la vie sociale, selon les échelles et les individus considérés. Ce sont ici plusieurs champs disciplinaires qui sont concernés dont l’ethnologie urbaine, l’anthropologie religieuse et la question du croire, les rapports homme-animal et la question de l’ontologie en anthropologie. Grâce un perspectivisme anthropographique, cette recherche montre comme l’individu, saisi dans son quotidien et dans la continuité de son existence, offre une perspective située sur les catégories, et permet de penser autrement la diversité des rapports aux êtres. En plus de mettre en avant la pluralité des vécus, cette recherche souligne, d’une part, l’importance de la singularité des relations que tout un chacun est à même d’avoir envers d’autres êtres, tout particulièrement l’animal, et d’autre part, celle du croire qui permet de garder l’attention sur l’engagement que les individus ont de situation en situation face à aux non-humains, en particulier Dieu et les djinns. Voici là trois apports que la thèse entend apporter au « débat ontologie ». Ce travail y parvient en remettant les individus au cœur du projet anthropologique, tant dans leur singularité que leurs manières d’être socialement.