Figures du peuple dans le cinéma contemporain : Chine, révolutions, France.
Auteur / Autrice : | Gabriel Bortzmeyer |
Direction : | Christa Blümlinger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques |
Date : | Soutenance le 15/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Esthétique, sciences et technologies du cinéma et de l'audiovisuel |
Jury : | Président / Présidente : Antoine de Baecque |
Examinateurs / Examinatrices : Christa Blümlinger, Dork Zabunyan, Corinne Maury | |
Rapporteur / Rapporteuse : Judith Revel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse entend actualiser le diagnostic de Gilles Deleuze sur le « peuple qui manque » en inspectant une série de figures prélevées dans quatre corpus contemporains : les films de Jia Zhangke ; quatre documentaires autour dudit « mouvement des places » initié par la révolution tunisienne de 2010, à savoir Tahrir, place de la libération de Stefano Savona, Maïdan de Sergueï Loznitsa, Vers Madrid de Sylvain George, The Uprising de Peter Snowdon ; les fictions réalistes françaises de Bruno Dumont, Abdellatif Kechiche, Jean-Charles Hue et Rabah Ameur-Zaïmeche ; un ensemble de films récents mettant en scène des figures de migrants clandestins. Le postulat théorique de cette recherche est que le « peuple » n'est pas un donné tangible ni une substance immuable, mais la résultante de configurations symboliques mobiles spécifiant les subjectivitations politiques propres à chaque époque ou épistémè (Michel Foucault est la seconde référence tutélaire de ce travail, et Jacques Rancière la troisième). Son hypothèse analytique veut que la mise en relation de ces films que tout éloigne fasse apparaître les dénominateurs communs aux figures du peuple contemporaines : l'effacement de leurs prédicats, la déroute de leurs perspectives historiques et leur désaffiliation idéologique et statutaire. Articulées ensemble, elles témoignent d'un remplacement du prolétariat par un précariat fondé sur un phénomène de désappartenance, dont cette recherche piste l'isomorphe esthétique à travers les films. Elle en conclut que le peuple ne manque plus, mais clignote.