Thèse soutenue

Les femmes et l'extrême droite politique en République fédérale d'Allemagne. Le Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD) à l’épreuve du genre (1964-2017)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Valérie Dubslaff
Direction : Hélène Miard-DelacroixAndreas Wirsching
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 15/11/2017
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Ludwig-Maximilians Universität (Munich, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Hans Stark
Examinateurs / Examinatrices : Reiner Marcowitz, Paula-Irene Villa, Jörg Requate

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse interroge les continuités de l’extrême droite allemande après 1945 en s’intéressant aux femmes du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD) créé en 1964 en République fédérale. Focalisée sur les actrices, elle éclaire les spécificités des générations de femmes qui s’y sont succédé, des militantes « postfascistes », légalistes et républicaines des années 1960 aux militantes « néofascistes », nationales-révolutionnaires et antisystème des années 2000. Partant du constat de leur marginalité politique, ce travail étudie les rapports de genre et questionne l’agency féminine dans une extrême droite masculiniste. Afin de surmonter leur isolement, les femmes nationales-démocrates ont ponctuellement élaboré des stratégies d’auto-affirmation, passant notamment par des rassemblements féminins : après la fondation d’un Conseil des Femmes en 1968 et de groupes de femmes en 1976/1977, le Cercle des Femmes nationalistes, fondé en 2006, marque l’aboutissement de leurs revendications antisexistes, revendications qui posent également la question du rapport ambivalent qu’elles entretiennent avec le féminisme politique. Cette thèse propose, enfin, une analyse de l’idéologie des femmes nationales-démocrates : en politisant le « domaine féminin » (famille, culture, société), elles ont contribué à définir la ligne du NPD qui, au gré des transformations historiques, est passé de son souverainisme nationaliste initial à un nationalisme identitaire dans les années 1970/1980, avant d’aboutir, après 1990, à un nationalisme völkisch. Cette thèse pose ainsi un regard inédit sur les processus de féminisation dans l’extrême droite allemande et propose une lecture différente de l’histoire de la République fédérale.