Thèse soutenue

L’imagerie chimique Raman appliquée à l’analyse des produits pharmaceutiques falsifiés

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Auteur / Autrice : Hervé Rebiere
Direction : Pierre-Antoine Bonnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 28/11/2017
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Biomolécules Max Mousseron (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Pierre Chaminade
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Antoine Bonnet, Myriam Martino, Michel Ulmschneider, Charlotte Brenier-Maurel, Éric Deconinck
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Chaminade, Myriam Martino

Résumé

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La thèse propose une méthodologie d’analyse rapide basée sur l’étude de l’image hyperspectrale Raman d’un produit pharmaceutique falsifié sous forme solide afin, d’une part d’identifier les substances présentes, et d’autre part estimer la teneur du principe actif dans l’échantillon sans étalonnage préalable.La présence de produits pharmaceutiques falsifiés est un véritable enjeu de santé publique. Ce type de produits de santé est facilement disponible sur internet, et beaucoup d’exemples montrent leur dangerosité. De nombreuses techniques sont disponibles pour analyser ces produits et ainsi participer à la lutte contre la falsification de médicament. La combinaison de ces techniques analytiques permet une caractérisation approfondie de l’échantillon. Cependant, peu de techniques analytiques procurent l’ensemble des informations chimiques.L’imagerie chimique Raman est une technique qui répond aux exigences requises pour l’analyse de produits falsifiés sous forme solide. En effet, cette technique peu destructive permet de réutiliser l’échantillon pour des analyses complémentaires. L’imagerie chimique Raman combine les trois disciplines de spectroscopie Raman, microscopie et chimiométrie. Cette technique réalise des mesures successives de spectres Raman sur des zones adjacentes couvrant la surface de l’échantillon. Elle intègre donc des informations spatiales et spectrales. Les méthodes chimiométriques dites de résolution (MCR-ALS et DCLS) analysent le jeu de spectres pour extraire des informations qualitatives (détection des spectres purs du mélange) et des informations quantitatives (estimation de la concentration de la substance active). La méthodologie a été optimisée et validée avec des échantillons préparés en laboratoire, puis appliquée à des échantillons réels authentiques et falsifiés. La sensibilité de la méthode qualitative a été démontrée par la détection d’un principe actif antibiotique à la teneur de 0,3% m/m dans un comprimé à visée anabolisante. De plus la méthode a été capable de détecter les substances utilisées pour le traitement de dysfonctions sexuelles (sildénafil, tadalafil, vardénafil, dapoxétine). Malgré une forte émission de fluorescence, la méthode a réussi à discriminer les 3 sels de clopidogrel (hydrogénosulfate, bésilate et chlorhydrate). L’analyse quantitative directe sur des échantillons de Viagra® et de Plavix® a été jugée convenable avec une déviation de la teneur entre -15% et +24%. Cette déviation est considérée acceptable pour évaluer le risque sanitaire pour le patient et alerter les autorités de santé.Dans le cadre de l’analyse des produits falsifiés, il a été démontré que la micro-spectroscopie Raman associée aux méthodes chimiométriques permet de réaliser un « screening spectroscopique » des composants de l’échantillon, d’identifier les substances chimiques, de visualiser leur distribution sur la surface de l’échantillon et d’estimer leur teneur par « quantification directe ».