L’éthique professionnelle des enseignants de langue-culture en contexte multiculturel : constats, enjeux et perspectives
Auteur / Autrice : | Emmanuel Antier |
Direction : | Bruno Maurer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 12/09/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DIPRALANG (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Verdelhan-Bourgade |
Examinateurs / Examinatrices : Elli Suzuki | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Cuq, Christian Puren |
Résumé
Sous l’impulsion des travaux du Conseil de l’Europe, l’éducation plurilingue et interculturelle s’est développée jusqu’à devenir aujourd’hui une option morale dominante en didactique des langues-cultures. En vue de clarifier la question de l’éthique professionnelle des enseignants de langue-culture en contexte multiculturel et de la constituer comme un véritable champ de recherche, notre thèse se propose d’abord d’interroger les conceptions morales véhiculées par les discours du Conseil de l’Europe en didactique des langues-cultures. Pour cela, nous recourons principalement aux apports conceptuels de la philosophie morale et plus particulièrement à la distinction entre le maximalisme et le minimalisme. Dans une perspective normative, nous montrons que l’éducation plurilingue et interculturelle, en ce qu’elle repose notamment sur l’idée de perfectionnement personnel, correspond à une conception maximaliste de la morale. Face à la dérive moraliste d’une telle visée éducative, nous prônons une conception plus minimaliste, laquelle apparaît aussi comme mieux adaptée à des contextes marqués par le pluralisme moral. Dans une perspective empirique, notre étude montre un décalage entre les repères moraux mobilisés par les enseignants dans leur pratique et ceux mobilisés par les experts du Conseil de l’Europe dans leur discours. Sur la base de cette observation, nous en appelons à une prise en compte des limites contextuelles de l’éducation plurilingue et interculturelle. Contre la logique de l’expertise caractéristique des travaux du Conseil de l’Europe et contre le monisme de l’éducation plurilingue et interculturelle, nous proposons finalement l’idée d’une formation complexe à l’éthique, laquelle suppose une diversification des options morales disponibles en didactique des langues-cultures et, consécutivement, le développement des recherches empiriques menées sur l’éthique professionnelle des enseignants de langue-culture.