Cette thèse propose d’étudier le développement d’enfants avec infarctus cérébral artériel néonatal au regard de la motricité et de l’action. Dans le contexte d’une lésion cérébrale précoce l’accent est habituellement mis sur l’influence de facteurs négatifs sur le développement, comme la paralysie motrice, mettant l’emphase sur l’étude de dysfonctionnements. Ici nous proposons que la motricité soit un acteur du fonctionnement de l’individu comme le propose les approches piagétiennes et de la cognition incarnée du développement. C’est pourquoi notre problématique s’attache à mesurer l’influence de l’action sur le développement cognitif et cérébral d’enfants avec infarctus cérébral artériel néonatal. Notre première étude montre une cooccurrence entre l’intelligence globale, le langage, la paralysie cérébrale, l’épilepsie et la réussite scolaire. Ce résultat est complété par une seconde étude établissant des relations étroites entre la dextérité manuelle et l’intelligence globale. Plus particulièrement, la dextérité manuelle est un meilleur prédicteur du développement cognitif que la déficience motrice ou la latéralisation de la lésion. Une troisième étude indique que la latéralité des enfants avec infarctus cérébral artériel ne coïncide pas strictement avec la dextérité manuelle et qu’elle se développe de manière atypique. Enfin, notre dernière étude s’intéresse à l’influence des contraintes corporelles et de la lésion précoce sur ce mécanisme. L’application au développement typique et pathologique reste à réaliser. Globalement, ces travaux soulignent le rôle d’une motricité décrite comme un processus d’action dans le développement d’enfants avec lésion cérébrale précoce.