Thèse soutenue

L’influence de la résurgence des questions mémorielles sur la représentation du Japon dans les blockbusters sud-coréens : analyse de la répétition de l’Histoire dans « Fantôme » (1999), « 2009 Lost Memories » (2002) et « Péninsule » (2006)

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Auteur / Autrice : Aurélien Pasquier
Direction : Jean-Pierre Giraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études japonaises
Date : Soutenance le 18/05/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Delissen
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Giraud, Alain Delissen, Christian Galan, Ayame Hosoi
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Delissen, Christian Galan

Résumé

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Ce travail explore la figure de la répétition de l’Histoire entre la Corée (du Sud) et le Japon dans plusieurs blockbusters sud-coréens depuis 1998. Les années 1990 qui devaient voir la désintégration de l’État-nation sont celles qui marquent le retour des « nationalismes ethniques ». Ce retour des nationalismes qui suit la fin de l’affrontement des deux blocs se manifeste par une résurgence des questions mémorielles entre la Corée du Sud et le Japon. Dans notre première partie, nous analysons comment les problèmes liés à la colonisation qui ressurgissent dès le début des années 1990 transforment le Japon en nouvel « ennemi national » de la Corée du Sud, au moment où les relations entre les deux pays se développent et que la consommation des produits culturels de l’autre est sans précédent. La réaffirmation de l’État dans certains secteurs qui accompagne le nationalisme sud-coréen des années 1990 se concrétise par la mise en place de politiques en faveur du développement de l’industrie cinématographique nationale. L’alliance de l’État et de plusieurs chaebol (conglomérats sud-coréens) permet à l’industrie cinématographique sud-coréenne de redevenir populaire grâce à la production de blockbusters sud-coréens. Après avoir mis en évidence la proximité existante entre les superproductions hollywoodiennes, chinoises, argentines et les superproductions sud-coréennes, nous établissons l’existence de ce que nous nommons une « Aura nationale » au centre de la consommation de ces films et qui permet de les considérer comme des films nationaux, car malgré son caractère fictif, la nation a une réalité effective sur les populations des États-nations. Ayant mis en évidence que les blockbusters sud-coréens qui mettent en scène l’histoire nationale sont devenus le miroir du spectacle national et nous consacrons notre dernière partie à la représentation de la répétition de l’Histoire dans les trois films au centre de notre problématique. L’analyse de ces trois superproductions nous permet de comprendre que la lutte pour défendre l’histoire nationale dans la résurgence des questions mémorielles s’inscrit, à l’image de Louis Bonaparte décrit par Karl Marx, dans les luttes passées pour la défense de la souveraineté nationale.