Gaucho Gil et San La Muerte : religion populaire et métissages en Argentine : anthropologie socio-historique de deux cultes hétérodoxes
Auteur / Autrice : | Maureen Burnot |
Direction : | Patrick Deshayes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 28/06/2017 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Giudicelli |
Examinateurs / Examinatrices : François Laplantine, Anne-Marie Losonczy, Guillermo Uribe, Sylvie Pédron-Colombani |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse se propose de faire une anthropologie socio-historique des cultes de deux saints non reconnus par l’Église, le Gaucho Gil et San la Muerte, tous deux originaires de la province de Corrientes dans le Nord-Est de l'Argentine. L’objectif est à la fois d'analyser la genèse de ces phénomènes et de définir l’apport de la religion populaire dans la construction d’identités collectives. Il s'agit d'interroger la dimension politique et l'historicité de ces systèmes symboliques et rituels en spécifiant les liens qu'ils entretiennent avec la culture guarani et avec la résistance à une situation d'oppression sociale. La réflexion débute par l’exploration socio-historique de la constitution des populations de l’intérieur de l'Argentine afin de comprendre dans quelle mesure ces cultes naissent dans un contexte de mépris social et culturel et de déni de mémoire qui a catégorisé les classes populaires rurales comme subalternes et invisibles. Dans un second temps sont présentées, dans le détail, à partir des données couplées de l’anthropologie historique et d'une analyse ethnographique locale, la fabrication aussi bien des légendes, des images que des pratiques rituelles, du Gaucho Gil puis du San la Muerte. Cette exploration contextualisée nous permet pour finir d’envisager ces dévotions non plus comme de simples résistances à l’ordre ou comme des reproductions déformées de la religion catholique, mais comme des créations culturelles autonomes, issues d’un peuple nouveau et métissé, qui produit une mémoire et des symboles aptes à rendre compte des expériences de sa condition.