Thèse soutenue

Les acteurs fascistes du dialogue Indo-Italien : l'exemple de Giuseppe Tucci (1922-1944)

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Auteur / Autrice : Noël Mottais
Direction : Didier FrancfortMarie-Anne Matard-Bonucci
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 25/11/2017
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Paul Dumont
Examinateurs / Examinatrices : Didier Francfort, Marie-Anne Matard-Bonucci, Méropi Anastassiadou, Stéphane de Tapia
Rapporteurs / Rapporteuses : Méropi Anastassiadou, Stéphane de Tapia

Mots clés

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Résumé

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Peu connu aujourd’hui en France en dehors des cercles orientalistes, le nom de Giuseppe Tucci est en revanche en Italie toujours associé à l’Orient. Sa figure apparaît ainsi comme celle d'un médiateur entre l’Italie et l’Orient, objet de définitions concurrentes. Agent de la politique extérieure italienne en Inde, organisateur des séjours en Italie des nationalistes indiens, mis en scène par le régime fasciste, intellectuel instrumentalisé par le fascisme de Mussolini, théoricien reprenant des idées conformes à celles des intellectuels fascistes ? La question est de savoir dans quelle mesure Tucci s’est rallié au régime, dans quelle mesure il l’a soutenu. L’orientalisme tourné vers l’Inde a en outre été le terrain d’instrumentalisations particulières, liées aux théories « racistes ». Une bonne part de ce courant entretient avec l’antisémitisme nazi et fasciste des liens complexes. L’approche historique de l’itinéraire de Tucci ne se limite pas à ses actions au service du régime, telles que l’organisation du voyage de Gandhi, elle implique une analyse des textes qui font allusion aux questions raciales. La question de la quête de l’origine est bien présente dans sa démarche de voyageur et de savant. L’intérêt précoce pour les langues anciennes comme l’hébreu et le sanscrit confirme le caractère central de cette quête dans la démarche de Tucci. Fut-il porteur des théories racistes cherchant dans la linguistique des arguments opposant les peuples « aryens » aux peuples « sémitiques » ? A cet égard, il importe d’étudier précisément ce qui peut rapprocher et différencier Tucci de Julius Evola (1898-1974), en se fondant sur leurs écrits respectifs et sur leurs prises de position publiques et privées.