Programmes internationaux et politisation de l'action collective des femmes dans l'entre-guerres : une sociologie des interventions sur le genre et les femmes au Burundi (1993-2015)
Auteur / Autrice : | Marie Saiget |
Direction : | Guillaume Devin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Relations internationales |
Date : | Soutenance le 23/06/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Gabriel Contamin |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Devin, Ioana Cîrstocea, Franck Petiteville, Devon Curtis, Philippe Lavigne Delville | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ioana Cîrstocea, Franck Petiteville |
Résumé
Partant du constat de l’attention croissante et appuyée des organisations internationales aux thématiques « femmes, paix et sécurité », cette recherche vise à mieux comprendre les modalités concrètes des interventions sur cette thématique ainsi que leurs effets sur les dynamiques sociales et politiques de mobilisation des femmes en contexte d’entre-guerres. La thèse discute la perspective à la fois critique et experte des effets des programmes internationaux en proposant une sociologie des interventions déployées sur la thématique du « genre » au Burundi (1993-2014). En s’appuyant sur une enquête documentaire et de terrain menée au Burundi entre 2012 et 2014, elle contextualise dans une première partie la construction des interventions du point de vue des normes, des pratiques et des relations entre les acteurs. Elle étudie dans une deuxième partie la socialisation des acteurs individuels participant aux interventions aux savoirs diffusés par les programmes internationaux. Dans une troisième partie, elle analyse les processus de politisation dont certains enjeux, pratiques et sujets de l’action collective des femmes font l’objet. La thèse défend une interprétation dynamique du processus de politisation. De par leurs effets problématiques sur la socialisation des acteurs, les interventions déployées sur le genre participent à la politisation de l’action collective des femmes. Cette politisation place les organisations internationales face à une impasse car ces tendances échappent au cadre d’intervention qu’elles peuvent effectivement porter. Paradoxalement, cette impasse entretient plutôt qu’elle n’altère la politisation en cours.