Thèse soutenue

Jane Austen ou le besoin de remailler le monde : une représentation romanesque problématique.

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Auteur / Autrice : Aurélie Tremblet
Direction : Denis Bonnecase
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean Viviès
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Delmas, Caroline Bertonèche
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Fournier, Marc Porée

Résumé

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Jane Austen (1775- 1817) vécut à une période de ruptures politiques, économiques et sociales sur lesquelles se greffèrent des expériences de la séparation sur les plans familiaux, personnels mais également professionnels et littéraires qui engendrèrent un sentiment de déchirure, sinon conscient, du moins profond. Le sentiment de la déliquescence du lien social et le besoin conséquent de liant qui émanent de ses 9 romans sont le reflet littéraire de ces expériences initiales fortes de la déliaison. De ce constat – navré – de la fragmentation du monde résulte l’élaboration d’une véritable éthique de l’attachement qui témoigne d’une préoccupation centrale pour les notions de sociabilité, de bienveillance et de politesse. Celles-ci définissent le souci d’autrui comme la voie tant de l’harmonie sociale que de la félicité et de la moralité, mettant en avant le rôle essentiel de la médiation d’autrui dans la constitution du sujet et établissant Austen non seulement en véritable romancière de l’union mais en romancière conservatrice. Cependant, chez Austen, le maillage se fait également procédé d’écriture, relevant d’une volonté de structuration, d’ordre et de contrôle scripturaux, qui, si elle accorde une place de choix au lien avec le lecteur, n’est pas sans présenter des ambivalences conséquentes. Le maillage ne cacherait-il pas autre chose qu’un besoin de relier le monde ? Ne participerait-il pas, au final, à définir Austen comme une romancière de l’Ego, travaillée par la notion de désir et partageant notamment les préoccupations de ses contemporains romantiques ?