Le gouvernement collaborateur de Wang Jingwei : aspects de l’État d’occupation durant la guerre sino-japonaise, 1940-1945.
Auteur / Autrice : | David Serfass |
Direction : | Yves Chevrier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisation |
Date : | Soutenance le 20/11/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marc-Olivier Baruch |
Examinateurs / Examinatrices : Barak Kushner, Rana Mitter, Alain Roux, Xiaohong Xiao Planes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse se propose d’étudier le gouvernement collaborateur dirigé par Wang Jingwei (1940-1945) à la croisée de deux trajectoires : celle de l’État chinois moderne et celle de l’Empire japonais. Au-delà d’un approfondissement des connaissances sur l’occupation japonaise en Chine, mon travail ambitionne d’enrichir le champ des études sur l’État lui-même. Une telle approche ne va pas de soi, tant le caractère « fantoche » attribué à ce régime par l’historiographie chinoise l’a longtemps isolé du reste de la période et cantonné à une histoire des tenants idéologiques de la collaboration. Sans évacuer cet aspect, mon approche consiste à l’inscrire dans une étude politique et sociale du gouvernement et de l'administration, afin de saisir le fonctionnement réel de la machine étatique en zone occupée. Pour ce faire, je développe le concept d’État d’occupation, qui désigne l’ensemble formé par les organisations japonaises (institutions militaires et civiles) et chinoises (gouvernements collaborateurs locaux), établies afin d’administrer la Chine occupée. La construction de cet État, qui visa, à partir de 1940, à intégrer ces organisations derrière la façade du gouvernement de Wang Jingwei, fut détournée par des logiques de formation, nées des contradictions entre ses différents acteurs. Ce processus est examiné en adoptant des focales différentes. La première partie étudie la mise en place de l’État d’occupation du point de vue japonais, en montrant l’impact qu’eurent, l’un sur l’autre, centre et périphérie au sein de l’Empire nippon. Je reviens ensuite sur la genèse de cet État d’occupation, jusqu’à la formation du gouvernement de Wang Jingwei. La deuxième partie réduit la focale pour s’intéresser à l’organisation particulière de ce dernier, dont la spécificité, par rapport aux autres régimes collaborateurs, provenait de l’ambition qu’avait le groupe de Wang de restaurer le Gouvernement nationaliste légitime dans le cadre d’un « retour à la capitale ». La troisième partie, enfin, se penche sur le cas de la fonction publique en zone occupée, dont le cadre institutionnel et idéologique est mis en regard avec les conditions de vie des agents.