Auteur / Autrice : | Nicolo' Palazzetti |
Direction : | Esteban Buch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique, histoire, société |
Date : | Soutenance le 01/09/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Yannick Simon |
Examinateurs / Examinatrices : Gianmario Borio, Ben Earle, Laura Fournier-Finocchiaro, Karine Le Bail |
Résumé
Cette thèse est consacrée à la réception de la figure et de l’œuvre de Béla Bartók (1881-1945) en Italie, dans la première moitié du XXe siècle. Opérée depuis un point de vue musicologique, l’analyse de l’influence bartókienne dans les œuvres de nombreux compositeurs italiens (d’Alfredo Casella à Bruno Maderna) invite à reconsidérer l’évolution du modernisme artistique en Italie, ainsi que les fondements de la poétique du musicien hongrois – informée par le nationalisme magyar, la « pureté » du folklore paysan et l’utopie de la « musique nocturne ». Par ailleurs, l’étude des formes de transmission et de critique de l’un des compositeurs canoniques du siècle dernier soulève des enjeux plus généraux, qui relèvent de l’histoire culturelle : la continuité entre modernisme artistique et totalitarisme, les formes et les significations de la résistance culturelle, les rapports entre musique et diplomatie, la construction du mythe antifasciste de Bartók. À bien des égards, la « vague bartókienne » qui s’affirma en Italie pendant la période de la guerre froide fut l’aboutissement de la fusion entre le mythe de Bartók – ce « musicien de la liberté » dont parlait le critique Massimo Mila – et le mythe de la renaissance nationale. Une fusion qui avait ses origines dans le paysage sonore de la dictature fasciste et de la Resistenza.