Thèse soutenue

La Banque Islamique comme réponse à l'instabilité de l'économie de crédit

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Auteur / Autrice : Zeineb Hatmi
Direction : Jacques SapirAbdelwahed Omri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Socio-Economie du Développement
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Institut supérieur de gestion (Tunis)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Dhafer Saïdane
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Sapir, Abdelwahed Omri, Dhafer Saïdane, Faten Zoghlami, Bernard Bourdin
Rapporteurs / Rapporteuses : Faten Zoghlami, Virginie Coudert

Résumé

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L’objectif de cette thèse est de présenter la Banque islamique comme réponse à l’instabilité de l’économie de crédit. La lecture de la crise des subprimes au prisme du modèle post- keynésien de Minsky-Kindleberger permet d’affirmer que l’Hypothèse d’Instabilité Financière (HIF) débouche sur des propositions de gestion des crises financières. Car, si les crises sont inhérentes au capitalisme, il devient nécessaire et urgent de mettre en place des institutions à même de gérer les perturbations financières. Les réformes monétaires proposées au fil du temps par des éco- nomistes et le comité Bâle III posent le problème du développement bancaire. Dans le cas où la monnaie est séparée du crédit financier, soit le cas des reformes monétaires proposées par Fisher (1935) et ses disciples, nous rencontrons le problème du multiplicateur de crédit alors que le risque systémique est faible et il y a remise en cause de la nécessité du prêteur en dernier ressort dans ce système. Tandis que si la monnaie n’est pas séparée du crédit financier, cas des réformes monétaire proposées par des instruments de gestion tels que ceux proposées par Minsky (1982) ; Kindleberger (1989) ; Aglietta et Moutot (1993) ; Aglietta (2011) et le comité Bâle III, le risque systémique per- siste toujours. Dans ce dernier cas, c’est le prêteur en dernier ressort qui est le plus susceptible d’assumer l’objectif de la stabilité du système financier dans son ensemble en émettant de la liquidi- té ultime. L’étude comparative de deux cas de développement de banques islamiques, celui de l’Arabie Saoudite et celui du Pakistan, a montré que ces deux systèmes bancaires ont été confrontés au même problème que celui de la finance occidentale : le développement bancaire. Du fait que, si la monnaie est séparée du crédit financier – cas du Pakistan – les Banques islamiques sont à la fois moins vulnérables au risque systémique mais sont moins performantes. Alors que si la monnaie n’est pas séparée du crédit financier – cas de l’Arabie Saoudite – les banques islamiques sont plus vulnérables aux risques systémiques mais sont plus performantes. A contrario, même si la Banque islamique ne répond pas au risque systémique de l’Hypothèse de l’Instabilité de l’Économie de Crédit, elle résiste tout de même à la crise systémique de cette hypothèse du fait qu’elle ne peut en aucun cas conduire à une crise systémique comme celle des subprimes. Car, en contraste avec l’instrument du système financier conventionnel, les spécificités de l’instrument du système finan- cier islamique l’amènent à être moins vulnérable à la crise systémique.