Transfuges de sexe. Genre, santé et sexualité dans les parcours d'hommes et de femmes trans' en France
Auteur / Autrice : | Emmanuel Beaubatie |
Direction : | Michel Bozon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 17/05/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Bajos |
Examinateurs / Examinatrices : Muriel Darmon, Nicolas Dodier, Delphine Gardey, Laurence Hérault |
Mots clés
Résumé
Le traitement médical et juridique des changements de sexe est sujet à controverse. Soumis.e.s à une évaluation psychiatrique avant de pouvoir accéder aux hormones et aux chirurgies et contraint.e.s de justifier leur demande de modification d’état civil, les trans’ revendiquent leur droit à disposer de leurs corps et à les faire reconnaître. Si les professionnel.le.s et les militant.e.s s’opposent dans le contexte contemporain, ils-elles forment des groupes à la fois interdépendants et pluriels. Après avoir historicisé leurs interactions et leurs hétérogénéités respectives, cette thèse se penche sur la diversité interne de la population trans’ dans une perspective de sociologie des rapports sociaux de sexe. À partir d’une enquête par entretiens et de l’analyse secondaire d’une enquête quantitative, elle s'intéresse aux façons dont le genre façonne les conditions matérielles et la temporalité des transitions. Les changements de sexe des hommes trans’ et des femmes trans’ ne s’inscrivent pas dans les mêmes trajectoires conjugales, familiales et professionnelles. Par ailleurs, ils prennent place dans des constructions de soi différentes du point de vue de la sexualité et de la perception du risque d’infection par le VIH. Enfin, bien que les trans’ soient rarement considéré.e.s comme des transfuges, les FtMs (female-to-male) vivent une ascension et les MtFs (male-to-female) sont déclassées. Des mobilités entre les sexes sont possibles, mais elles n’échappent pas à l’emprise du genre.