Noir et illégal aux frontières de l'Europe : de la construction d'un mythe à l'émergence d'une gouvernementalité transnationale des migrations : Malte - Bruxelles (2002-2013)
Auteur / Autrice : | Léa Lemaire |
Direction : | Jean-Pierre Gaudin, Andrea Rea |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 25/01/2017 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille en cotutelle avec Université libre de Bruxelles (1970-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Aix-Marseille université. Faculté de droit et de science politique (2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Aldrin |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Aldrin, Jacinthe Mazzocchetti, Virginie Guiraudon, Christian Olsson | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacinthe Mazzocchetti, Virginie Guiraudon |
Mots clés
Résumé
Avec le renforcement des frontières extérieures de l'Union européenne, les îles en Méditerranée sont devenues des lieux clés de la politique de contrôle migratoire. Cette thèse s'intéresse au cas de Malte. A l'appui des « governmentality studies », cette thèse pose les questions suivantes : comment les migrants deviennent-ils l'objet de stratégies gouvernementales depuis l'adhésion de l'île-Etat à l'Union européenne en 2004 et comment y réagissent-ils par leurs pratiques ? La littérature sur le contrôle migratoire tend à étudier soit les décideurs, soit les populations cibles. En cela, ce champ d'étude a tendance à reproduire la déconnexion opérée par les politiques publiques entre gouvernés et gouvernants. Prenant le contre-pied de ces approches, cette déconnexion constitue l'objet de cette recherche. La fabrique du contrôle migratoire est envisagée comme un processus auquel prennent part, tout en étant déconnectés, tant les récepteurs que les concepteurs. Ces derniers exercent leur « agency » dans une relation de pouvoir asymétrique. Dans cette perspective, je proposerai le concept de « gouvernementalité » transnationale à partir de l'étude de la construction des migrations subsahariennes à Malte comme problème européen, de l'enfermement des migrants sur l'île et des politiques de relocalisation et de réinstallation. Je montre que la « gouvernementalité » transnationale des migrations repose en partie sur l'exercice de la violence. Si l'enfermement systématique à l'arrivée peut être prolongé jusqu'à 18 mois, les migrants sont néanmoins mobiles. A ce titre, ils constituent les véritables acteurs transnationaux de cette forme particulière de « gouvernementalité »