''Goss's de la ru', goss's du pavé'' : enfants et les adolescents des milieux populaires dans l'espace public parisien (1882-début des années 1960)
Auteur / Autrice : | Delphine Piétu |
Direction : | André Gueslin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire. Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 05/12/2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Identités, cultures, territoires (Paris ; 1992-....) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Chauvaud |
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Thévenin, Évelyne Cohen | |
Rapporteur / Rapporteuse : Yannick Marec |
Mots clés
Résumé
L’expérience juvénile est retracée à partir des actes du quotidien et des évènements plus exceptionnels. Jusqu’à la Grande Guerre, et encore durant l’entre-deux-guerres, les enfants des milieux populaires entretiennent une relation riche avec les espaces publics auxquels sont attribués de nombreux rôles. Des cultures enfantines et adolescentes se construisent. Cependant, après 1945, la vie urbaine s’appauvrit au profit d’une logique utilitaire. À chaque espace tend à être attribué un rôle : dans les rues, la circulation autour de deux pôles, le trottoir et la chaussée, dans les espaces verts, la détente et les loisirs, les espaces interstitiels représentés par les terrains vagues ou les anciennes fortifications sont bâtis et disparaissent de l’accessibilité publique. Les contraintes sont de plus en plus fortes, les enfants sont progressivement refoulés des espaces publics qu’ils occupaient jusqu’alors. À la fin de la période étudiée, la rue n’est plus guère le lieu des pratiques récréatives qui se trouvent circonscrites dans des espaces strictement définis à cet usage. En opposition à l’utilisation libre des espaces extérieurs, l’encadrement autour des enfants et des adolescents s’accroît. En conséquence, ils perdent progressivement leur légitimité à agir seuls, par eux-mêmes en tant qu’enfants ou adolescents. Dès lors, l’espace public contribue à matérialiser et à fortifier les catégories d’âge en accentuant les différences entre les enfants, les adolescents et les adultes, à la fois par des lieux et des activités.