Thèse soutenue

Assurer l'avenir de nos réserves en eau à travers la coopération économique et le commerce international agricole

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Auteur / Autrice : Esther Delbourg
Direction : Eric Strobl
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 07/12/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecole polytechnique (Palaiseau, Essonne). Laboratoire d'économétrie - Pole de recherche en économie et gestion
établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Jury : Président / Présidente : Augustin Pérez Barahona
Examinateurs / Examinatrices : Eric Strobl
Rapporteurs / Rapporteuses : Rob Elliott, Holger Görg

Résumé

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Cette thèse de doctorat en économie s’inscrit dans le grand débat sur la rareté des ressources en eau et des impacts potentiels sur nos économies et notre sécurité alimentaire. Avec l’usage d’outils quantitatifs et économétriques, elle étudie les mécanismes de répartition de l’eau d’abord lorsqu’elle doit être partagée par plusieurs pays et ensuite lorsqu’elle est utilisée par l’agriculture et expédiée à travers les aliments sous forme virtuelle par le commerce international alimentaire.Le premier chapitre, co-écrit avec Prof. Eric Strobl, étudie les conflits de l’eau entre pays Africains situés en amont-aval d’un fleuve et contraints de partager la ressource. Entre 1949 et 2007 nous trouvons peu de traces de conflits, même si la paix est souvent contingente à une situation égalitaire en termes d’accès à l’eau. En effet, c’est l’asymétrie de l’approvisionnement qui est en jeu mais le pays en aval, défavorisé par sa position, arrive souvent à contrecarrer ce désavantage en exerçant une pression économique sur ses voisins (comme dans le cas de l’Egypte, à l’aval, face à l’Ethiopie). Nos analyses montrent également que l’absence de coopération ne présage en rien des coopérations futures, un résultat encourageant pour les bassins transfrontaliers où l’entente est encore difficile.Le deuxième chapitre, co-écrit avec Prof. Shlomi Dinar, s’intéresse à la question des avantages comparatifs liés à l’eau dans le commerce international alimentaire. En étudiant les flux commerciaux entre 1994 et 2007, on comprend que les pays les plus pauvres en eau sont bien obligés d’importer les produits qu’ils ne peuvent eux-mêmes produire sur place, faute d’eau. Il y a un bien un avantage comparatif à la ressource. En revanche, nous montrons qu’en termes de productivité-eau (la quantité produite par litre d’eau utilisé), les pays s’échangent des biens pour lesquels ils n’ont pas nécessairement d’avantage, voire bien le contraire. L’eau est donc négligée dans l’équation lorsqu’il s’agit des stratégies de production et d’exports.La thèse se penche ensuite sur ces pays pauvres en eau et pourtant souvent dépendants du secteur agricole. En particulier, le troisième chapitre s’inspire des théories qui suggèrent que le développement économique va de pair avec la diversification de la production et des exportations. Or un manque d’eau contraint nécessairement les pays dans leur stratégie de diversification. Nous montrons que les pays avec eau rare et une productivité-eau faible ne peuvent se développer par l’agriculture, à moins de se concentrer sur un petit nombre de produits. Investir dans des technologies de l’eau pour un nombre restreint de produits permet d’intensifier la production et d’avoir des externalités positives sur d’autres cultures potentielles. La concentration est donc souhaitable avant la diversification. Une meilleure gestion de l’eau (dans sa quantité et sa productivité) peut ainsi, à terme, être bénéfique pour le développement économique.