Thèse soutenue

Sortir l'armée des ombres.Soldats de l'Empire, combattants de la Libération, armée de la Nation : La Première armée française, du débarquement en Provence à la capitulation allemande (1944-1945)

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Auteur / Autrice : Claire Miot
Direction : Olivier Wieviorka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 18/11/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; 2006-....)
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1912-....)
Jury : Président / Présidente : Rainer Hudemann
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Wieviorka, Rainer Hudemann, Julian Jackson, Jean-François Muracciole, Anne Dulphy, Raphaëlle Branche
Rapporteurs / Rapporteuses : Julian Jackson, Jean-François Muracciole

Résumé

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Écrivant une histoire totale de la Première armée française entre le débarquement en Provence, le 15 août 1944, et la capitulation allemande le 8 mai 1945, cette recherche a pour ambition de penser ensemble ses dimensions guerrières, diplomatiques et politiques, mais aussi coloniales, sociales et culturelles. Reconstituée en Afrique du Nord à partir des Français libres et des conscrits colonisés et européens de l’armée d’armistice en Afrique, renforcée en métropole par des combattants de la résistance intérieure, puis par des appelés, cette armée présente une forte hétérogénéité. Lui est pourtant confié un triple rôle, diplomatique, politique et militaire. Instrument de reconquête de la grandeur nationale quatre ans après la défaite, il lui incombe non seulement de faire la preuve, sur le champ de bataille, de la capacité du pays à se libérer lui-même, mais aussi de le hisser au rang des puissances victorieuses. Elle doit aussi, en intégrant des milliers de combattants venus de la Résistance, agir comme le symbole de l’unité retrouvée de la nation. Enfin, héritière de l’armée de la défaite et de l’armée de Vichy discréditées, elle doit faire face aux aspirations de rénovation que réclame la société française de la Libération. En mai 1945, ces défis ne sont que partiellement relevés. Certes, sur le champ de bataille, l’armée française est sans conteste victorieuse, ce qui permet à la France d’arracher à ses alliés une zone d’occupation en Allemagne, bien que ses succès militaires soient ternis par les crimes commis par ses soldats en territoire ennemi. Dans l’épreuve commune du feu, les fractures politico-militaires sont certes atténuées, mais l’union forgée ne résiste pas à la sortie de guerre et l’armée de l’après-guerre est faiblement renouvelée. De plus, en l’absence de mobilisation générale en métropole, colonisés et Européens ont payé de loin le plus lourd tribut, alors que la réponse du Gouvernement provisoire aux revendications nationalistes dans l’empire est un échec manifeste. Ainsi, en 1945, le lien entre la nation et son armée, mais aussi entre la métropole et l’empire, loin de s’être renoué, s’est encore distendu.