Thèse soutenue

Traduction de l’italien et apologie de la langue française : la contribution des préfaces de traduction autour de 1550

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Auteur / Autrice : Alessandro Bertolino
Direction : Jean BalsamoPaola Cifarelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 09/07/2016
Etablissement(s) : Reims en cotutelle avec Università di Torino (Turin, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : (CRIMEL) Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires
Jury : Président / Présidente : Rosanna Gorris
Examinateurs / Examinatrices : Jean Balsamo, Paola Cifarelli, Daniela Mauri
Rapporteurs / Rapporteuses : Sabine Lardon, Nora Viet

Résumé

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Cette thèse se propose d’étudier la constitution d’un discours sur la dignité de la langue française, ainsi que sur la possibilité de l’illustrer, à l’intérieur des préfaces de traductions de l’italien exécutées entre 1530 et 1560.Après une introduction visant à reconstruire l’évolution de la notion critique d’italianisme, une analyse des différents paratextes permet d’identifier des topiques spécifiques aux traductions de l’italien, mais aussi d’observer la présence d’un paradoxe implicite, car les traducteurs développent un discours très volontariste sur l’enrichissement de l’idiome national, en le fondant toutefois sur des œuvres issues d’une autre culture vernaculaire. Nous essayons donc de décrire les stratégies préfacielles adoptées par les traducteurs pour sortir de cette impasse.À partir de quelques observations de Sébillet à propos de la nécessité de suivre un modèle italien de vulgarisation pour l’avancement du français, nous analysons ensuite les préfaces de quelques œuvres littéraires d’inspiration philosophique qui évoquent un « modèle italien » pour la transmission du savoir en langue vernaculaire et qui insistent sur les faiblesses du lexique français dans ce domaine, tout en mettant en évidence la valeur des traductions pour combler ces carences. Nous vérifions ensuite l’existence de ce « modèle italien » par une étude de la production libraire à Venise et Florence.La dernière partie de la thèse propose l’analyse détaillée de deux paratextes, celui de la traduction de l’Orlando Furioso parue à Lyon en 1543 et celui du Decameron par Antoine Le Maçon (1545), qui se révèlent exemplaires des dynamiques d’appropriation et de compétition littéraire telles qu’elles sont esquissées dans les préfaces des traductions de l’italien.