Thèse soutenue

Un temps qui compte. Une sociologie ethnographique du travail « en 12 heures » à l’hôpital public

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Auteur / Autrice : Fanny Vincent
Direction : Dominique Méda
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences SOciales (Paris)
Etablissement de préparation de la thèse : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....)
Jury : Président / Présidente : Nicky Le Feuvre
Examinateurs / Examinatrices : Nicky Le Feuvre, Paul Bouffartigue, Jérôme Pélisse, Frédéric Pierru
Rapporteur / Rapporteuse : Paul Bouffartigue, Jérôme Pélisse

Résumé

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Cette thèse porte sur le développement du travail « en 12 heures » des infirmières et des aides-soignantes de l’hôpital public depuis une dizaine d’années. Elle l’envisage comme un dispositif révélateur des transformations de l’action publique et du travail. Permettant à la fois de dégager des économies pour les directions et de condenser le nombre de journées travaillées pour les soignants, ce mode d’organisation du temps de travail cristallise les enjeux actuels de l’institution hospitalière, entre rationalisation gestionnaire, intensification du travail et aspiration des soignants à se réapproprier une vie « à eux » en dehors de l’hôpital. Défini en 2002 comme une dérogation à la durée maximale du travail dans les cas où « les contraintes de continuité du service public l’exigent en permanence », la normalisation du recours au dispositif vient parallèlement nourrir un écart grandissant entre droit et pratiques. Alliant sociologie du travail, sociologie de l’action publique et sociologie du droit, la thèse se présente comme une ethnographie multi-située du travail en 12 heures, interrogeant les conditions d’émergence du dispositif et les appropriations/retraductions qu’en font les différents acteurs (réformateurs, intermédiaires du droit, soignants). La thèse montre ainsi que, à côté de l’idée d’une amélioration de la qualité du service et de l’épanouissement de soignants (qui y trouvent un équilibre entre travail et vie privée), le dispositif s’accommode de l’intensification du travail et fait le jeu de la rationalisation à l’œuvre à l’hôpital.