Doctrine et pratique de la restauration française à l’épreuve de la Charte de Venise : architectures contemporaines dans les monuments historiques, projets et enjeux
Auteur / Autrice : | Laure Jacquin |
Direction : | Jean-Philippe Garric |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Architecture |
Date : | Soutenance le 14/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut parisien de recherche Architecture, urbanistique, société |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Potié |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Garric, Émilie d' Orgeix, Philippe Prost | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Klein |
Résumé
Interrogeant les rapports entre création et restauration des Monuments historiques après la publication, en 1964, du texte de la Charte de Venise, le travail de recherche s’attache à en observer les conséquences sur la pratique en France. Il repose sur le postulat qu’un tournant est à l’œuvre dans les pratiques, les statuts et la formation des architectes en lien avec les questions patrimoniales. L’appropriation, revendiquée, d’un langage contemporain appuyée par les principes de la Charte de Venise, par des Architectes en Chef des Monuments Historiques (ACMH) après-guerre montre une volonté de lier création et restauration et de faire entrer cette dernière dans la sphère architecturale. Les polémiques suscitées par certaines interventions montrent un intérêt pour la fin de cette césure des pratiques. Cette réflexion se base sur l’étude de projets contemporains dans des monuments historiques pour lesquels les architectes revendiquent l’application des principes de la Charte de Venise. Ce texte théorique entre en conflit avec la doctrine française de la restauration stylistique alors en vigueur et sa diffusion par la pratique a suscité des polémiques. La première intervention étudiée, la restauration de l’ancienne abbatiale de Toussaint par Pierre Prunet, qui représente une première revendication de l’application des principes de la Charte et n’a pas engendré de polémique. Le second cas étudié est la restauration du château de Falaise de Bruno Decaris, avec ce projet éclate une première polémique, suivie de réformes ayant modifié le cadre des Monuments Historiques. Le troisième et dernier cas examiné est celui de la restauration des arènes de Fréjus de Francesco Flavigny, il illustre une étape récente de l’évolution de la situation dans ce domaine. L’étude se développe en trois volets complémentaires : Une histoire institutionnelle du service des monuments Historiques après 1960, les apports du texte de la Charte de Venise dans le contexte français ainsi que le déplacement des intérêts après les années 1980. Le second volet se concentre sur l’analyse architecturale des interventions à la fois dans le traitement de la matière existante et dans le traitement des compléments architecturaux à caractère contemporain. Enfin, le troisième volet s’attache à l’étude de la médiatisation, de la réception et des polémiques entourant ces interventions. Les divers milieux (revues spécialisées dans la restauration, revues d’architecture ou opinion publique) ayant pris part à la diffusion et à la réception des interventions informent sur les porosités à l’œuvre entre créateurs et conservateurs. Ce travail tente d’apporter des réponses aux questionnements qui animent aujourd’hui la pratique et l’enseignement de l’architecture concernant la formation, le statut, les compétences des architectes spécialisés ou non dans la restauration (en chef, du patrimoine, dplg, HMONP) et leurs méthodes d’intervention