Thèse soutenue

Des chiffres et des êtres : impact de l’expérience sociale des parents sur la scolarité des enfants : le cas des minorités originaires d’Afrique du nord dans les enquêtes de l’Ined (1945-2011)
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Auteur / Autrice : Leila-Fatiha Oumeddour
Direction : Alain Vulbeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 23/11/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en éducation et formation (Nanterre ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Rhein
Examinateurs / Examinatrices : Alain Vulbeau, Catherine Rhein, Alain Blum, Saeed Paivandi, Halima Belhandouz, Kamel Kateb
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Blum, Saeed Paivandi

Résumé

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La recherche porte sur la construction de la catégorie statistique immigré qui désigne les personnes résidant en France, nées étrangères à l’étranger. La catégorie statistique est déconstruite au travers de l’exemple des descendants de Maghrébins, diplômés de l’enseignement supérieur, et des conditions d’émigration et d’immigration de leur famille. L’étude s’appuie sur l’analyse de deux corpus : le premier est constitué de deux travaux de l’Institut national d’études démographiques (Ined) qui ont pour objet l’étude des populations étrangères puis immigrées et leurs descendants ; le second est composé de quarante-trois récits biographiques de descendants de Maghrébins recueillis dans le cadre de la dernière enquête représentative de l’Ined, Trajectoires et Origines.Les résultats montrent qu’en dépit d’une transformation du profil des immigrants, la démographie aborde l’immigration maghrébine dans des approches similaires à celles qui caractérisent la période coloniale, à savoir, ethniciste et culturaliste. Cette conception a été réactivée en France depuis l’institutionnalisation de la catégorie statistique immigré (1990) qui ne tient pas compte de la dimension historique des immigrations. Elle ne permet pas, notamment, de contextualiser les vagues migratoires dans leurs cadres historiques différenciés. Les spécificités coloniales et postcoloniales des « Algériens », dont le statut juridique a varié selon les périodes, est néanmoins perceptible dans les deux corpus. Or, la prise en compte des ruptures qui ont rythmées les relations entre la métropole et ses possessions d’Afrique du Nord révèlent les effets, encore actifs, de l’héritage colonial sur les parcours scolaires des descendants de Maghrébins et ceux de leurs parents. L’analyse des trajectoires dans leurs dimensions temporelle et comparative permet d’avancer que la réussite scolaire des descendants dépend davantage du capital scolaire, socioculturel et économique de leurs parents que de traits culturels particuliers. De l’immigrant colonial illettré des années 1940 à l’intellectuel transnational Maghrébin des années 1990, la recherche française doit intégrer les transformations à l’œuvre dans cette composante de la population française.