Thèse soutenue

La ville accélérée et ses acteurs : anatomie du projet urbain des Bassins à flot à Bordeaux

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Auteur / Autrice : Jean Grosbellet
Direction : Olivier Ratouis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, urbanisme
Date : Soutenance le 05/12/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : François Mancebo
Examinateurs / Examinatrices : François Mancebo, Laurent Devisme, Frédérique Hernandez, Pascale Philifert
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Devisme, Frédérique Hernandez

Résumé

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Ce travail de recherche s’inscrit dans un courant critique de l’accélération urbaine. Nous avons tout d’abord montré l’émergence dans le contexte de concurrence internationale des villes, l’émergence d’une « métropole accélérative » en prenant exemple sur le cas de Bordeaux. Cette forme urbaine de la modernité tardive se caractérise par un double phénomène : une accélération sociale dans ses usages et modes de vie ainsi qu’une accélération spatiale qui contribue à mettre sous pression son développement urbain, par l’ampleur, la rapidité et la simultanéité des projets à l’œuvre. Nous nous sommes ensuite particulièrement intéressés aux mécanismes de production de cette « métropole accélérative » en étudiant un grand projet d’aménagement bordelais : l’opération des Bassins à flot. Ce projet réalisé dans un dispositif dit « négocié » se présente comme plus réactif, itératif et adaptable afin de produire plus rapidement la ville qu’en utilisant des méthodes plus « classiques » qui s’appuient sur une forte hiérarchisation du système d’acteurs. L’analyse des articulations entre temporalités des acteurs et temporalités des outils révèle dans la suite de ce travail des reconfigurations importantes liées à la vitesse de production. La méthode itérative mise en place est comprimée par le contexte de l’accélération et les acteurs du projet n’ont pas le temps nécessaire pour faire circuler les éléments d’informations et de décisions entre eux. Nous assistons alors à des re-hiérarchisations temporaires du système d’acteurs en fonction des phases du projet. Une typologie originale peut être dégagée, avec au centre de ces dispositifs reconfigurés les acteurs métronomes, ceux qui dictent le tempo du projet ; les acteurs dans le temps s’accordent aux rythmes du projet ; les acteurs à contre temps évoluent par rattrapage et les acteurs désynchronisés deviennent observateurs des transformations urbaines. L’accélération se présente alors comme un phénomène urbain à réguler pour assurer une fabrication durable de la ville autour de rythmes de production partagés.