Les enfants d'immigrés au temps du droit à la différence : socio-histoire d'une politique compassionnelle
Auteur / Autrice : | Adèle Momméja |
Direction : | Stéphane Dufoix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 04/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuelle Santelli |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Dufoix, Emmanuelle Santelli, Sylvain Laurens, Patrick Simon, Lilian Mathieu, Sylvie Tissot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain Laurens, Patrick Simon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse retrace l’invention, à la fin des années 1970 d’un « problème de la deuxième génération » par un réseau transnational de fonctionnaires, d’experts et de chercheurs qui ont contribué à donner de la consistance à un groupe encore introuvable, c’est-à-dire non utilisé comme principe d’identification ordinaire. Elle restitue l’importation de la catégorie second generation, empruntée à la sociologie américaine, et le travail de traduction mené par des experts pour l’indexer au contexte de l’Europe post-migratoire. Elle s’intéresse également à la formation de nouveaux savoirs indexés aux « spécificités » de l'enfant d'immigrés et analyse le rôle des sciences sociales dans la formation d’un groupe social indéterminé. L’enquête restitue ensuite le passage de la catégorie de seconde génération du monde des politiques publiques vers celui des mobilisations collectives. Nous analysons la formation de huis clos protestataires qui ont favorisé des prises de parole sur des bases ethniques et permis l’émergence de porte-paroles parmi la jeunesse d’origine immigrée. Nous analysons les possibles que ces mobilisations ont ouverts au prisme d'une analyse longitudinale des carrières militantes et d'une étude pragmatique du déroulement des actions protestataires. Nous nous intéressons enfin aux conséquences biographiques d’une politique fondée sur des liens de reconnaissance interpersonnels et déconnectée de dispositifs de lutte contre les inégalités ethno-raciales. Les difficultés à négocier l’épuisement des mobilisations et le désarroi militant sont analysés comme la conséquence d’une politique compassionnelle qui a soulevé des espoirs tout en posant les fondements de leur impossible réalisation