Le capitalisme comme forme historique et comme pratique sociale : une contribution à la philosophie sociale à partir de Marx et de la théorie de la régulation
Auteur / Autrice : | Leonardo Jorge Da Hora Pereira |
Direction : | Stéphane Haber |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 17/10/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Renault |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Emmanuel Renault, Ruy Fausto, André Orléan, Catherine Colliot-Thélène, Marie Cuillerai | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ruy Fausto, André Orléan |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude de philosophie sociale vise à comprendre la spécificité du capitalisme en tant que forme historique d’organisation sociale et de transformation du monde. Elle propose une réflexion descriptive et normative sur la pratique sociale capitaliste, afin de mieux cerner la complexité, la diversité et la plasticité de la dynamique capitaliste. Nous avons choisi de partir de la façon dont Marx conçoit la logique du capital sous l’angle de l’abstraction réelle, ce qui nous permet de saisir la pratique capitaliste selon les termes d’une normativité abstraite, d’un « devoir-être » qui pose comme fin « suprasensible » l’idéalisation d’une survaleur infinie. Marx fournit de précieuses ressources théoriques non seulement pour comprendre l’abstraction capitaliste, mais aussi pour déterminer les formes selon lesquelles celle-ci intervient et restructure la réalité concrète à travers l’action des capitalistes, en rendant explicites les tensions liées à une telle restructuration de l’existant selon des postulats abstraits. À travers la confrontation de la conceptualisation marxienne avec des courants plus contemporains d’interprétation de la dynamique capitaliste, comme les analyses macroéconomiques et institutionnalistes de la Théorie de la Régulation et les travaux psycho-sociologiques portant sur l’organisation néomanagériale du travail et de la consommation, nous montrons que la théorisation de la pratique capitaliste doit rendre compte de la diversité et de la plasticité de la trajectoire du capitalisme, ainsi que de la manière dont celui-ci réussit à se reproduire, même parmi tant de crises et d’obstacles, au moins jusqu'à présent. C’est pourquoi nous proposons une esquisse de modèle de pratique capitaliste qui, s’inspirant de certains aspects de la philosophie pratique kantienne (notamment le concept d’imagination), tente de forger un concept d’imagination capitaliste, lequel permet de comprendre l’ouverture constante à de nouveaux modes de réalisation des idéalisations capitalistes. Cette conception de la pratique capitaliste nous conduit finalement à repenser sur de bases plus créatives et imaginatives la critique immanente du capitalisme.