La recomposition de la politique dans la décomposition des politiques : conflictualité des dramaturgies politiques.
Auteur / Autrice : | Camille Louis |
Direction : | Bertrand Ogilvie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, epistemologie |
Date : | Soutenance le 30/06/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Ogilvie, Shannon Jackson, Étienne Balibar, Jacques Rancière |
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Tassin, Amalia Boyer |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Se composant au croisement de la philosophie et de la dramaturgie, cette thèse vise à mettre en tension les modes d'inscriptions de la politique contemporaine ainsi que les régimes de perception qui s'y lient. De la représentation et des techniques de gouvernement à l'occupation telle qu'ont pu l'incarner les récents mouvements de protestation en Europe (place Syntagma, Athènes 2011 ; Taksim, Istanbul 2013 ; 15 M en Espagne...), une recomposition du sens et des formes de la politique se met en jeu tout en imposant un changement dans les grilles de l'analyse politique. Là où la critériologie de la science politique ou de la théorie économique établit le constat de l'échec ou de l'impuissance de ces mouvements, une approche expérimentale peut percevoir des commencements et des transformations. Il ne s'agit pas de réduire l'événement aux expériences et aux vécus cernés dans un temps défini et passé mais plutôt d'interroger l'événement depuis l'expérience d'un après, là où de tels moments politiques protestataires et inventifs deviennent « durée ». Le premier souci de cette thèse est de scruter les manières de percevoir ce qui s'est prolongé, ce qui a été modifié mais aussi ce qui, au moment où l'on établit le drame de notre « crise européenne », recompose une politique des peuples en Europe à partir de dramaturgies « obliques » dessinant un plateau cosmopolitique. Ces mouvements récents se singularisent par une redistribution des coordonnées de l'action (drama) politique dans une dimension d'emblée transfrontalière, « post-nationales » qui fait (ergon) monde. Au moment où les diagnostics de « fin » du projet européen se doublent de ceux du « retour » (au national, au foyer après avoir vécu sur la place ; aux préoccupations individuelles après avoir tenté un engagement commun), il a semblé nécessaire de tenir sur ces dramaturgies alternatives et de faire pleine place à ce qui se « voit » depuis les places et les plateaux qu'elles recomposent.