Thèse soutenue

Le Ventre de Vingtras. Nourritures terrestres et langagières dans la Trilogie de Jules Vallès

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Auteur / Autrice : Mourad Khelil
Direction : Mariane Bury
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 14/12/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Corinne Perrin-Saminadayar
Examinateurs / Examinatrices : Denis Pernot, Denis Labouret, Jean-Pierre Williot

Résumé

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La Trilogie de Jules Vallès accorde une part significative à la question alimentaire et à la vie digestive de son héros, Vingtras. Dans cette perspective, chaque roman du triptyque se charge d’une signification : L’Enfant devient le roman de la maltraitance alimentaire ; Le Bachelier, celui du diplômé affamé ; L’Insurgé, celui de la révolte des Maigres contre les Gras. De manière plus précise, la nourriture dans la Trilogie se trouve constamment liée à la langue, à l’écrit et à l’oral. La nourriture vallésienne apparaît ainsi autant terrestre que langagière : un va-et-vient constant s’opère entre ces deux faces de la même pièce. Les productions langagières permettent de se nourrir ; la nourriture permet d’écrire, de produire du texte et donc de survivre. Un cycle fragile s’instaure : à chaque moment, un aléa scolaire, littéraire ou journalistique peut remettre en cause le pain durement gagné ; et, parallèlement, à chaque moment, l’écrit peut se révéler incapable de « nourrir son homme ». La précarité alimentaire de l’homme de lettres s’avère bien proche de celle de l’ouvrier. Cette particularité de la Trilogie – l’omniprésence de la nourriture, sous toutes ses formes – nous invite donc à nous interroger sur les interprétations possibles du thème alimentaire dans l’œuvre. Relève-t-elle d’un traumatisme familial et scolaire ? Renvoie-t-elle à une métaphore de la création littéraire ou à une question sociale qui concernerait un prolétariat mal nourri dont Vallès partagerait les souffrances ? Ou est-ce que la question alimentaire permet à Vingtras de dresser son propre « autoportrait en mangeur » ?