Thèse soutenue

La représentation du religieux comme champ contextuel et vocation de la symphonie germanique autour de Mendelssohn et Schumann (1800-1850)

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Auteur / Autrice : Gilles Benin
Direction : Jean-Pierre Bartoli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique et musicologie
Date : Soutenance le 23/11/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Candoni
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte François-Sappey, Danièle Pistone, Florence Fabre

Résumé

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La première moitié du XIXe siècle germanique voit le sacré se déplacer de façon massive et multiple vers la sphère profane. Le vocabulaire, les schémas et les idéaux religieux se refondent dans le prisme historique pour pénétrer philosophie, littérature, arts visuels et musique. Dans un climat esthétique, politique et social tendu vers la Bildung, l’édification morale mais aussi religieuse de la société, la représentation communautaire devient l’objet privilégié de l’art. En témoignent le ressourcement architectural gothique, les tableaux d’activisme nazaréen, ainsi que des modalités de représentation grandioses dans l’opéra et l’oratorio. L’insertion plus insolite du religieux dans la symphonie trouve ici un champ de contextualisation qui permet d’élucider les mutations contradictoires du genre en plein essor. Engagée depuis le classicisme dans une vocation spirituelle récusant l’intelligible, la symphonie ne s’en trouve pas moins investie de représentations religieuses se focalisant sur l’image communautaire. Dans l’attraction de l’œuvre beethovénien, Mendelssohn et Schumann, parallèlement à Spohr, font dans leurs symphonies une place décisive aux topoï connotant ou dénotant le religieux, à commencer par les cantiques et les styles anciens. Leurs corpus symphoniques respectifs apparaissent singulièrement homogènes, non moins qu’en correspondance. Par l’amplification des représentations spirituelles via la technique cyclique, ils s’appréhendent dès lors dans une vocation religieuse d’accomplissement, en probable résonance avec les conceptions historicistes d’immanence ou de transcendance.