Thèse soutenue

La Chanson d’Otinel. Édition complète du corpus manuscrit et prolégomènes à l’édition critique
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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Camps
Direction : Dominique Boutet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études médiévales
Date : Soutenance le 03/12/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Etudes et édition de textes médiévaux (Paris ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Maria Colombo Timelli
Examinateurs / Examinatrices : Giovanni Palumbo, François Suard, Françoise Vielliard

Résumé

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Se rattachant à la geste du roi, la Chanson d'Otinel n'avait pas été rééditée depuis le travail pionnier de F. Guessard et H. Michelant en 1858. Partant des objets tangibles que sont les manuscrits pour aller vers l'étude de la tradition et de l'œuvre, ce travail se propose de réexaminer l'ensemble des données disponibles, en vue de permettre la restauration d'une œuvre qui a connu une diffusion importante dans l'Europe médiévale, mais que nous ne conservons qu'en l'état de vestiges épars. La thèse prend un parti résolument méthodologique, en cherchant à faire bénéficier l'édition des progrès épistémologiques engendrés tant par les contributions les plus récentes aux débats propres à l'ecdotique et à la critique textuelle que par ce qu'il est convenu d'appeler les « humanités numériques ». L'édition tente ainsi de dépasser l'opposition entre philologie « nouvelle » et traditionnelle, de la méthode des fautes communes ou d'inspiration bédiériste, pour se placer dans la perspective d'une « quatrième voie » et d'une édition « tournée vers la tradition ». Les techniques de l'édition électronique et de la philologie numérique sont sollicitées afin de fournir une édition complète du corpus manuscrit, qui, par des transcriptions « à couches », donne accès à différentes représentations et au système graphique des différents témoins. L'édition vise également à la description et l'analyse des liens que ces témoins entretiennent entre eux, en mettant en place une méthode de représentation de la variance textuelle et en cherchant à appuyer l'analyse généalogique sur une prise en compte globale de la tradition, incluant les traductions médiévales (galloises, norroises, anglaises) et les versions dérivées. Le travail de modélisation et de description des manuscrits et de leurs textes, formalisé par un modèle XML/TEI conçu pour les besoins de cette édition mais se voulant de portée plus générale, est très nettement tourné vers l'exploitation des données, dans une perspective d'analyse quantitative doublée d'une approche plus traditionnelle (paléographie, scriptométrie, stemmatologie). Des méthodes relevant de la modélisation mathématique, de la statistique, de l'algorithmique et de l'intelligence artificielle sont mises en œuvre, ainsi que des traitements visant à permettre l'interopérabilité, la montée en masse et la systématisation du travail éditorial (reconnaissance optique de caractères, annotation linguistique, collation), au sein d'une chaîne éditoriale faisant la part belle à l'analyse. Les développements effectués sont principalement en XML (TEI, XSLT), R et Python.