La construction d'un espace social au féminin par les mobilités quotidiennes : le cas du nord-ouest algérien
Auteur / Autrice : | Jacques Collot |
Direction : | Raymond Woessner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie politique, culturelle et historique |
Date : | Soutenance le 09/03/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Fariba Adelkhah |
Examinateurs / Examinatrices : Raymond Woessner, Laurent Guihéry, Simon Edelblutte, Florence Huguenin-Richard, Gaëlle Gillot, Didier Plat |
Mots clés
Résumé
La présente thèse traite de l'appropriation de l'espace public par les femmes algériennes vu à travers le prisme des mobilités quotidiennes du nord-ouest algérien ; avec en filigrane, les stratégies de contournement des rigidités du quotidien et qui aboutissent à la création d’un espace social au féminin. Jusqu'à la fin des années noires, la place des Algériennes dans l'espace public n'était pas une évidence ; elle l'est devenue à présent, même si elle est encore contestée par certains. Il apparaît très clairement que les transports de voyageurs ont été l'un des vecteurs de l'émancipation féminine, nous entendons ici : le droit à l'égalité sociale. Son dynamisme, allié à une offre plus adaptée aux besoins, a facilité l'accès aux ressources émancipatrices : éducation, travail, vie associative, démarches de toute nature. Bien que son impact reste en général méconnu, tant sur le plan statistique que sociologique, il représente pour des millions de femmes le moyen de s'affranchir spatialement du carcan patriarcal. Certes, il n'en est que l'un des facteurs, mais sans son dynamisme, il y aurait eu un goulot d'étranglement social, dans une région où les déplacements pédestres sont limités par la faiblesse des aménagements piétons ainsi que par les contraintes climatiques. Quant aux trajets féminins en deux roues, ils sont quasiment inexistants pour des raisons culturelles. Bien que les Algériennes soient de plus en plus nombreuses à passer leur permis de conduire, elles sont encore très peu à se déplacer régulièrement seule au volant d’une voiture. C’est pourquoi nous avons considéré le transport de voyageurs comme « un fil conducteur » qui nous a permis d'observer les différentes facettes de la place des femmes dans l'espace public algérien. A partir des wilayas du nord-ouest algérien, nous examinerons la condition des femmes dans l’espace public. Quelle est la véritable conséquence des mobilités féminines sur l'évolution de la place des femmes dans la société algérienne ? Cette assise communautaire nouvelle, si improbable quelques années auparavant, peut-elle constituer une étape vers une métamorphose sociale plus profonde ?