Une science sans présupposés ? : intuition eidétique et structure méréologique entre réduction phénoménologique et réductionnisme logico-empiriste
Auteur / Autrice : | John Rogove |
Direction : | Jean-François Courtine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 26/02/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Pradelle |
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyn Benoist, Kevin Mulligan |
Mots clés
Résumé
Cette thèse cherche d’abord à confronter les prétentions respectives des méthodes phénoménologique et analytico-linguistique classiques à fournir chacune une explication de la connaissance a priori des nécessités d’essence qui soit aussi dépourvue que possible de présupposés et de pétitions de principe. Le problème précis autour duquel se noue cette confrontation est celui de la possibilité des vérités a priori matérielles. Dans un premier temps, nous proposons une lecture et une résolution méréologiques de ce problème en termes husserliens de touts composés des parties dépendantes, qui permet mieux de rendre compte des tels ensembles que la méréologie atomiste qui caractérise la plupart des ontologies formelles « analytiques » ; et nous proposons ce faisant une compréhension de la méthode d’intuition eidétique comme analyse méréologique. Dans un second temps, nous appliquons cette analyse à la méthode phénoménologique elle-même, comprenant la réduction transcendantale comme une variation méréologique sur l’a priori matériel de la corrélation qui caractérise la structure même de la relation entre l’ego et le monde, ce qui nous oblige de voir cette structure à son tour comme un tout concret intuitionnable dont les parties subjective et objective ne sont que des moments absolument dépendants, sans aucun privilège accordé au pôle sujet de cette structure. Ainsi, ce n’est qu’à la stricte condition que la phénoménologie se « désubjectivise » qu’elle puisse à la fois réfuter un certain nombre de dogmes analytiques et empiristes et fonder sa propre méthode dans une absence comparative de présupposés.